Au moment où le Sénat, examinant la loi sur l’archéologie préventive, adoptait un amendement relatif aux “inventeurs�? de sites archéologiques (lire page 10), la direction régionale des Affaires culturelles de Midi-Pyrénées annonçait la découverte, dans le Lot, de deux grottes ornées de gravures rupestres. La représentation de figures féminines, très rare dans l’art magdalénien, en constitue l’intérêt majeur.
CAHORS/FIGEAC - La première série de gravures a été mise au jour en octobre 1998 dans une grotte à Pestillac, près du village de Montcabrier, par un jeune étudiant en archéologie. La seconde a été identifiée en mars 1999 par trois archéologues indépendants dans une grotte de Faycelles, non loin de Figeac. Ces découvertes avaient été tenues secrètes, le temps d’assurer la mise en sécurité des lieux, l’authentification des gravures et d’en commencer l’étude. Leur caractère exceptionnel justifiait pleinement une telle prudence. En effet, ces gravures, datées de l’époque magdalénienne, à la fin du paléolithique supérieur (entre 13 000 et 11 500 avant notre ère), représentent non seulement des animaux, mais surtout des silhouettes de femmes, particulièrement rares dans l’art pariétal préhistorique.
À côté d’un bestiaire classique composé de chevaux, d’aurochs, de bouquetins ou encore d’oiseaux d’un dessin particulièrement fin et précis, la grotte de Pestillac abrite cinq profils de femmes dotées de seins pointus et de bras, mais dépourvues de tête et de pieds. Un type de silhouette qu’on retrouve habituellement sur des objets en os ou en galets. La cavité de Faycelles, elle, ne compte qu’une seule silhouette de femme, comparable à celles de Montcabrier, mais plus grande. L’originalité du site tient plutôt à une véritable frise représentant un troupeau d’une quarantaine de chevaux galopant sur une ligne représentant le sol, d’où s’échappe un aurochs très réaliste. Une des premières représentations spatiales. Ces gravures “sont d’un intérêt indiscutable car elles comblent une lacune sur une période très peu documentée”, a estimé Jacques Jaubert, du Service régional de l’archéologie. À ce jour, seule une poignée de gravures pariétales contemporaines de celles des sites lotois ont été recensées, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et sur un site en Dordogne. Naturellement, ces grottes resteront fermées au public.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Lot et ses filles
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°107 du 9 juin 2000, avec le titre suivant : Lot et ses filles