Royaume-Uni - Urbanisme

Lord Byron, assiégé mais bientôt libéré

LONDRES / ROYAUME-UNI

Érigée en 1880, la statue est aujourd’hui entourée d’axes routiers qui rendent son accès impossible.

Statue en bronze de lord byron à Hyde Park, Londres 2019 Loco Steve https://www.flickr.com/photos/locosteve/52606105101/
Statue en bronze de lord Byron à Hyde Park, Londres 2019.

Londres. Les amateurs de Lord Byron doivent risquer leur vie pour admirer la statue du poète anglais. Flanqué à l’angle d’Hyde Park, au cœur de Londres, le mémorial a été érigé dans l’Hamilton Gardens, en 1880. Mais l’accélération du trafic routier au XXe siècle a transformé l’organisation des routes autour du monument au point de le couper du reste du parc royal. Une sorte de rocade à trois voies le sépare désormais de tout axe piéton.

« Cette statue avait été pensée comme un monument national, dont la permission avait été accordée par la reine Victoria, explique Astrid Treherne, en charge de la communication du projet de la Byron Society pour sauver cette statue. Le piédestal avait été financé par les Grecs, pour qui Byron était un héros. » Mais dans les années 1960, la considération pour les bâtiments historiques n’était pas la même. La question du déplacement de la statue a été soulevée, avant de tomber dans l’oubli. « Il existait autrefois un tunnel pour accéder à l’esplanade où se trouve la statue, mais certaines personnes essayaient malgré tout de traverser la route, poursuit Astrid Treherne. Il y a eu des accidents, donc tout accès a été fermé. »

Alors que 2024 marque le bicentenaire de la mort du poète romantique, la Byron Society s’est mobilisée pour organiser le déplacement du monument. L’actuel Lord Byron, le président de la société, a commencé à travailler à ce projet juste avant le début de la pandémie. « Il a fallu ensuite trouver le propriétaire légal de la statue, ce qui n’avait rien d’une évidence du fait du système foncier britannique, indique Astrid Treherne. L’année dernière, le secrétaire d’État responsable du patrimoine, Lord Parkinson, a confirmé que le ministère de la Culture, des Médias et du Sport acceptait d’en prendre la responsabilité. Les parcs royaux ont ensuite trouvé un nouvel emplacement au sein même d’Hyde Park, à côté de la Victoria Gate. »

La statue de Lord Byron, entourée d'axes routiers. © Chloé Goudenhooft.
La statue de Lord Byron, entourée d'axes routiers.
© Chloé Goudenhooft

Outre le déplacement du monument, le projet devrait comprendre un travail de restauration. À cause de la circulation constante autour de la statue de bronze, la dégradation du monument s’est accélérée au cours des cinquante dernières années. Or, aucun programme d’entretien n’est à ce jour prévu. Le projet coûte autour de 360 000 livres (421 000 euros), notamment à cause du coût du transport du piédestal. Des organismes caritatifs ont déjà annoncé soutenir l’initiative, à l’instar de Heritage of London Trust (HOLT). Une cagnotte de financement participatif a également été lancée pour récupérer 25 000 livres (29 200 euros) auprès du public. « Le Trinity College de Cambridge nous a aussi donné de l’argent, souligne Astrid Treherne. Nous espérons encore récupérer un financement public par le biais du National Lottery Fund. Je pense que ce n’est qu’une question de temps, nous parviendrons à obtenir les fonds nécessaires. » Le projet doit aussi obtenir un permis de construire auprès du conseil municipal de Westminster, ce qui devrait être fait au cours du mois de juin.

La Byron Society souhaite enfin ajouter à ce projet un cadre éducatif, une initiative qui pourrait augmenter le budget initial de 10 %. « Nous envisageons la création d’activités autour du poète, du matériel pour les écoles mais aussi un site Internet dans le but de développer le tourisme culturel autour du monument », indique Astrid Treherne.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°635 du 7 juin 2024, avec le titre suivant : Lord Byron, assiégé mais bientôt libéré

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