L’obsession citadine - Olivier Catté

Pénétrer dans son atelier situé à quelques encablures de Rouen, c’est plonger dans un espace submergé de flots de toiles, de cartons et de matériaux les plus divers, un univers de travail et de méditation plus révélateur sur la puissante fragilité de sa création que tout discours. Peintre il est, peintre il a toujours été, il paraît peu imaginable qu’un jour il ne le soit plus. Olivier Catté poursuit cette tradition apparue il y a plus de trente mille ans : exorciser par des empreintes inscrites sur une surface une présence au monde riche d’inquiétudes, de rêves et de bonheurs.

Depuis 2008, son travail se développe sur des cartons d’emballage récupérés. D’incisives déchirures, griffures, lacérations et de lapidaires coups de pinceau donnent naissance à de vastes compositions épurées comme peuvent l’être des partitions musicales. Avec un thème récurrent : la ville. Face à l’envahissement des espaces urbains, aux répliques sans limites de semblables volumes d’immeubles, Olivier Catté déconstruit les apparences, réinvente avec une radicalité sans cesse renouvelée l’énergie urbaine. À fleur de peau. Et quand on repère au fond de l’atelier de grandes toiles recouvertes de motifs floraux répétitifs, il dit : « Toujours la ville, c’est lourd, pesant, des fois j’en peux plus. Alors je peins des fleurs. »