Le 19 décembre, le Parlement italien
a approuvé la loi de finances 2002 en amendant l’article 22 qui avait mis en émoi le monde de la culture en Italie et à l’étranger (lire le JdA n° 136, 9 novembre 2001). La question de la privatisation des musées, sites archéologiques et autres biens culturels italiens a ainsi été précisée, tandis
que le budget de la Culture a été revu à la baisse.
Rome - La loi de finances 2002 est désormais définitive. Révisé par le Parlement à partir des suggestions de l’opposition, le sens très contesté de l’article 22, devenu article 26, qui avait suscité beaucoup de polémiques dans sa première formulation, a été clarifié par un amendement. Quelque 37 directeurs des principaux musées du monde s’étaient insurgés contre le risque de voir les musées complètement privatisés, confiant leur tutelle et leur direction scientifique à des sociétés privées. Or, les 260 musées nationaux italiens représentent avec leurs 30 millions de visiteurs une recette de 76,9 millions d’euros pour l’année 2000. Nourrissant l’ambiguïté, le ministre italien de la Culture, Giuliano Urbani, n’a pas manqué de souligner : “nous ne privatiserons rien du tout” (“un bel niente”) ! Le patrimoine culturel ne sera pas vendu et les musées italiens “ne seront pas pressés comme des citrons”. En fait, l’idée du ministre est que les gestionnaires tirent parti du musée non pas en termes de gain, mais plutôt en termes d’image. Le ministère espère ainsi obtenir un meilleur rendement et une valorisation, étant bien entendu que les “deux fonctions fondamentales, la tutelle et la conservation”, comme le prévoit la Constitution, resteront sous le contrôle de l’État. La Chambre a également voté l’amendement Pacini-Garagnani destiné à sauvegarder les musées de moindre importance qui risquaient d’être pénalisés dans la première formulation de la loi. Ainsi, le nouveau texte ne fait plus référence à des “sujets privés”, mais à des “sujets distincts des sujets d’État” – incluant donc potentiellement les régions, les provinces et les communes. La compétence de l’État en matière de la tutelle des biens culturels y est confirmée, tandis que le règlement devra définir “modalité, critères et garanties”. Outre ces éclaircissements sur l’ancien article 22 de la loi de finances, le Parlement a approuvé une coupe de 135 millions d’euros par rapport à l’année précédente sur le budget du ministère de la Culture italien.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’Italie temporise
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°140 du 11 janvier 2002, avec le titre suivant : L’Italie temporise