Le commerce des antiquités est-il menacé aux États-Unis ? C’est ce que semblent penser les marchands après la demande déposée par l’Italie auprès du gouvernement américain, pour que soient imposées des restrictions à l’importation d’objets archéologiques d’origine italienne.
WASHINGTON. Estimant qu’un tiers des importations illicites d’objets archéologiques aux États-Unis provient de son territoire, l’Italie, s’appuyant sur l’article 9 de la convention Unesco de 1970, a demandé au gouvernement américain d’imposer de sévères restrictions à l’importation d’objets grecs, étrusques et romains, en pierre, métal, céramique, os, verre, ainsi que de peintures murales, datés entre le Ve millénaisre av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C. Les pays dont le patrimoine culturel est mis en danger par le pillage peuvent bénéficier de semblables protections grâce à la loi américaine, qui applique la convention de 1970 par la voie d’accords bilatéraux avec d’autres signataires confrontés à des situations particulières. L’Italie est le premier pays méditerranéen à présenter une demande d’une telle ampleur, tandis que les États-Unis ont déjà conclu des accords avec le Guatemala, le Salvador, le Pérou, le Mali... La menace qu’elle fait peser sur le commerce des antiquités a naturellement provoqué la colère des antiquaires et des collectionneurs américains, qui ont été entendus le 12 octobre, en compagnie d’archéologues et de conservateurs, par le Cultural Property Advisory Committee, la commission du Département d’État chargée d’instruire le dossier. Fin septembre, plusieurs numismates avaient déjà fait part de leur inquiétude dans une lettre qui soulignait notamment les difficultés d’application de la demande italienne. “Le collectionneur non averti ne peut tout simplement pas effectuer la distinction entre les monnaies exhumées récemment et les milliers (pour ne pas dire les millions) d’exemplaires qui ont fait l’objet d’un commerce actif depuis au moins la Renaissance”, explique le document. Toutefois, l’ampleur des fouilles illicites – 122 940 objets volés ont été saisis par la police italienne entre 1993 et 1997 – rend indispensable une réaction énergique. Selon une source diplomatique, il s’agit de passer d’une “phase de répression à une phase de prévention”.
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L’Italie met en garde les USA
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°91 du 22 octobre 1999, avec le titre suivant : L’Italie met en garde les USA