Les habitants de la réserve naturelle d’Urdaibai, où la Fondation envisage un second site, s’y opposent.
Pays basque (Espagne). Le projet de création d’un second Musée Guggenheim (déjà implanté à Bilbao) au Pays basque, dans la région d’Urdaibai, proposé par la Fondation Guggenheim, est paralysé depuis plusieurs années malgré l’approbation du parlement basque. En cause, de vives contestations de la part des habitants qui ont manifesté leur mécontentement pour la dernière fois à la mi-octobre face au projet prévu à Guernica, célèbre pour le tableau de Picasso, et Murueta, deux petites villes au cœur de la réserve de biosphère d’Urdaibai (voir ill.). Fin octobre, le parlement basque a approuvé un texte proposant des échanges avec la population pour l’élaboration d’un plan stratégique durant les prochains mois, visant à la création du musée.
Mis de côté depuis plus d’une décennie, le projet d’extension du Guggenheim au Pays basque a été relancé par le gouvernement en 2020. Initialement, l’équipement culturel devait être implanté dans la commune de Sukarrieta avant d’être finalement envisagé entre Guernica et Murueta, selon les plans élaborés par le cabinet d’architectes new-yorkais Cooper Robertson.
À Guernica, un édifice de 5 000 m² répartis sur deux étages comprendrait une billetterie, un point d’information, une cafétéria, un auditorium, un espace de réception et un lieu de résidence pouvant accueillir jusqu’à six artistes. Un parking ainsi qu’un espace de location de vélos sont prévus, utiles pour rejoindre le chemin de randonnée de six kilomètres reliant le site de Guernica à celui de Murueta, accessible en navette, en train, à vélo (27 min) ou à pied (1 h 20).
Du côté de Murueta, un espace d’exposition de 3 000 m² verrait le jour, où seraient présentées des œuvres de la collection permanente de la fondation ainsi que des expositions temporaires. Elle s’accompagnerait d’un restaurant gastronomique et d’un café. La superficie totale des deux parcelles s’élève à 61 000 m² et comprend 50 000 m² d’espaces verts, sur lesquels pourront être installées des œuvres et organisées des « expériences » artistiques.
Le coût du projet est estimé à 130 millions d’euros, qui devrait être financé à hauteur de 40 millions d’euros par la Députation forale de Biscaye (gouvernement basque) et de 40 millions par le ministère de la Transition écologique, complétés par l’apport de la Fondation Guggenheim, restant à définir.
Les habitants se sont regroupés autour de la « Plateforme d’arrêt Guggenheim Urdaibai », où ils dénoncent la destruction prévue de l’ancienne entreprise de coutellerie Dalia (Guernica) et la détérioration des chantiers navals de Murueta, où la protection du domaine public maritime-terrestre a été réduite de 100 à 20 mètres par le gouvernement basque, suscitant une poursuite judiciaire par Greenpeace, débutée en mai dernier. Les habitants craignent également un surtourisme endommageant l’environnement, bien que le futur musée prévoit une ouverture limitée à 140 000 visiteurs par an, avec un accueil du public de mai à septembre.
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L’extension du Guggenheim Bilbao vivement contestée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°642 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : L’extension du Guggenheim Bilbao vivement contestée