Jean Hoet, ex-directeur de la Documenta, candidat aux élections en Belgique.
BRUXELLES - La Belgique a accueilli avec stupeur et ironie la nouvelle de la prochaine candidature sur les listes de la Démocratie chrétienne pour les élections européennes en juin, de deux célèbres acteurs du monde culturel : Jan Hoet, directeur du Musée d’art contemporain de Gand et de la dernière édition de la Documenta, et Éric Antonis, chargé des récentes manifestations d’Anvers, capitale de la culture européenne.
La décision de Hoet a provoqué déception et polémiques dans le monde artistique. Ce n’est pas tant son entrée en politique qui est critiquée que son choix de le faire dans les rangs d’un parti qui n’a jamais défendu, du moins en Belgique, des idéaux progressistes, dans le domaine de la culture et de l’art.
Hoet a justifié sa position en mettant en avant son grand attachement à l’idée de démocratie : "Les intellectuels ne doivent pas toujours être en marge, a-t-il dit. Si nous n’assumons pas de responsabilités et si nous ne cherchons pas à agir en direction d’une plus grande activité politique, la démocratie sera sérieusement en danger. C’est grâce à l’art que j’ai appris ce que devrait être la politique". Quand on lui a demandé pourquoi il n’était pas candidat aux élections administratives d’octobre prochain, étant donné ses conflits avec le conseil communal, à majorité libérale, qui oppose un énième refus au projet d’une nouvelle implantation du musée, Jan Hoet a répliqué : "C’est toute l’Europe qui est aujourd’hui en danger". Puis, en guise de point final, il a conclu : "Mon mandat de conservateur touche à son terme et de jeunes gens intelligents et vigoureux pourraient prendre mon poste si je venais à être élu."
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« L’Europe a besoin de moi »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : « L’Europe a besoin de moi »