CHINON
CHINON [22.01.10] – Une étude à paraître dans une revue scientifique révèle que les restes de ce que certains pensaient être ceux de Jeanne d'Arc, conservés au musée d'art et d'histoire de Chinon, étaient en fait les restes de momies égyptiennes de la Basse-Epoque. Reste à savoir comment les reliques ont été attribuées à la sainte au XIXe siècle : motivations politiques ou blague d'étudiants ?
Le Forensic Science International publie une étude française conduite depuis 2006 sur les restes présumés de Jeanne d'Arc, conservés au musée d'art et d'histoire de Chinon.
Selon le médecin-légiste Philippe Charlier et son équipe de l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), la pseudo-relique de la sainte s’avère être les restes de momies, humaines et animales, d'origine égyptienne et datées entre le VIème et le IIIème siècle avant notre ère.
Les observateurs du XIXe siècle, date à laquelle les restes ont fait surface dans une bouteille étiquetée « Restes trouvés sous le bûcher de Jeanne d'Arc » pensaient que les reliques étaient celles de la pucelle de Domremy et d'un chat jeté dans le bûcher, une pratique de lutte contre la sorcellerie.
Mais les analyses ADN, la composition chimique et la datation carbone, techniques employées par les pathologistes, généticiens, biochimistes, radiologues, zoologistes et archéologues qui ont travaillé sur ce cas, ont montré que les restes étaient bien antérieurs au martyr de Jeanne d'Arc.
Le médecin-légiste français Philippe Charlier, spécialiste de pathographie, qui a analysé les restes à partir de février 2006 avec son équipe de l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), conclut qu'il s'agit de restes de momies, à la fois momie humaine et momie animale, d'origine égyptienne datés de la Basse époque et qui auraient pu faire partie soit de la collection d'un cabinet d'amateur soit de la pharmacopée d'un apothicaire avant d'être employés à la confection de ces pseudo-reliques.
Les chercheurs pensent donc que les restes ont d'abord été conservés en tant qu’ingrédients à la préparation de mixtures médicales, avant de devenir, en 1867, les reliques de Jeanne d'Arc, propriété de l'archevêque de Tours.
Manœuvre politique pour s'approprier l'héritage symbolique d'une des plus grandes figures de l'histoire française, ou simple supercherie d'étudiant en médecine ? Cette partie de l'histoire reste encore mystérieuse.
Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) - Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, dans la cathedrale de Reims (1854) - Huile sur toile (240 x 178 cm) - Musée du Louvre, Paris
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Les reliques de Jeanne d'Arc s'avèrent être les restes de momies égyptiennes
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