Les négociations russo-allemandes dans l’impasse

En deux ans de négociations, on a abouti à deux décisions concrètes : le paragraphe III du protocole de la séance prévoyait que "les parties assureront aux spécialistes le libre accès aux biens culturels" ; cette décision a permis aux experts étrangers de voir le trésor en décembre 1994. La partie russe, dans le paragraphe XIV de ce document, acceptait le principe de"l’organisation d’une exposition de la collection de "l’Or de Schliemann" en Russie, en 1995.

En Russie, le projet de loi sur la restitution, qui devait être examiné par la Douma, n’a toujours pas été voté. Celui-ci prévoirait la restitution sans condition des œuvres d’art aux pays Alliés. Mais pour ce qui est du patrimoine des musées allemands, il serait considéré comme propriété de la Russie. "La Russie considère ces œuvres comme des trophées qu’il est légitime de se voir attribuer après la destruction et le pillage des musées russes, et qu’il ne s’agit là que d’une compensation", a déclaré Irina Antonova, directrice du Musée Pouchkine et membre de la commission (lire le JdA n° 5, juillet-août 1994).
 
L’Allemagne souhaite récupérer son patrimoine artistique et considère que la restitution est inéluctable. Elle reproche à la Russie de ne pas fournir de liste des œuvres d’art russes confisquées ou détruites sur son territoire. La Stiftung Preußisher Kulturbesitz, son propriétaire légal, a établi la liste des objets que contenaient les caisses du trésor de Schliemann et publié un document illustré, remis à la commission de restitution en octobre 1993, à Berlin. Aucune rencontre de la commission de restitution n’est prévue dans un avenir proche.