Les joyaux de la Biennale

Par Bérénice Geoffroy-Schneiter · Le Journal des Arts

Le 3 septembre 2014 - 813 mots

Dans une mise en scène féerique signée Jacques Grange, les prestigieuses maisons de la haute joaillerie rivalisent à coups de pièces rares et sophistiquées, toutes de création récente.

Ambassadrices d’un savoir-faire et d’un luxe « à la française », les maisons les plus prestigieuses de la place Vendôme ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous de la Biennale. La quintessence de leurs créations, tout juste sorties de l’atelier, trouve ici la meilleure vitrine pour s’exposer aux yeux d’une clientèle internationale triée sur le volet.

Pour cette 27e édition, Victoire de Castellane, la célèbre créatrice de la maison Dior, a conçu 44 pièces qui, sous le joli vocable « Archi Dior », revisiteront avec audace et fantaisie le patrimoine « couture » de la maison, tels ce bracelet et ce collier Ailé en hommage aux drapés et aux volants de tissus de la ligne créée par Christian Dior en 1947, ce bracelet Bar qui offre un savoureux clin d’œil au tailleur Bar de 1947 dont il reprend l’architecture et enfin ce collier Corolle Jour qui déploie un ruban couture d’une virtuosité extrême avec son jeu de diamants baguettes épousant des formes courbes. Il semble que la quasi-totalité de ces pièces d’une préciosité inouïe a été vendue avant même que la Biennale n’ouvre ses portes.

Chez Chanel le ton sera, lui aussi, respectueux du passé et fantaisiste tout à la fois. Dans un espace de 150 m2 conçu par l’architecte américain Peter Marino, l’esprit bohème et avant-gardiste de Gabrielle Chanel se matérialisera dans cette collection de 69 pièces de haute joaillerie baptisée « Café Society ». Illustrant le goût de la créatrice pour les voyages et l’exotisme, quelque dix-huit pièces seront également dévoilées pour la première fois à la Biennale. Célébrant des associations de couleurs inédites, sautoirs, plastrons, broches et bijoux de tête refléteront les savoir-faire uniques déployés par les artisans de la maison (ciselure, émaux, grand feu, grisaille, champlevé). « Autumn in Shanghai », « Winter in France », « Spring in Venice », « Summer in New York », sont quelques-uns des titres de ces invitations au voyage, sur fond de cascades de diamants, de saphirs et de grenats rouges étincelants. Parmi ces joyaux d’exception, se détachera cette pendule en or blanc serti de diamants taille brillant, de tsavorites, pierre de lune, quartz rose et cristal de roche sculpté. Baptisée « Birdcage », car inspirée par la cage abritant deux oiseaux en nacre qui ornait le salon de l’appartement de Gabrielle Chanel de la rue Cambon, cette pièce unique offre un résumé parfait des codes stylistiques de la Maison. Son prix est à la mesure de sa virtuosité : plus d’un million d’euros… Parmi les autres pièces d’exception, l’on trouvera les colliers « Morning in Vendôme » (serti d’un diamant jaune de 12 carats) et « Café Society » (serti de diamants et de pierres de couleurs pour plus de 100 carats) d’une virtuosité éblouissante.

Audace, qualité et savoir-faire, gages d’excellence
À quelle clientèle sont destinées de telles merveilles ? « Indéniablement, de plus en plus de collectionneurs s’intéressent à la haute joaillerie et notamment à des pièces qui allient audace dans la création, qualité des pierres et savoir-faire technique.  La Biennale nous permet à la fois de recevoir nos meilleurs clients dans un cadre magnifique qui accueille des antiquités exceptionnelles, et parallèlement de faire découvrir nos créations à un plus large public d’amateurs », nous répond Benjamin Comar, le directeur international de Chanel Joaillerie. On chuchote dans les couloirs de la Biennale que les principaux acheteurs sont désormais les grandes fortunes des Émirats, les Russes et les Chinois, loin devant les Américains et les Européens…

Chez Cartier, l’heure est aussi à la célébration des pierres rares et uniques. La collection « Cartier Royal » rassemblera ainsi un florilège de quelque cent pièces de haute joaillerie, alliant l’excellence des gemmes à la maestria technique, tel ce collier en résille de diamants dont la chute s’achève par un diamant de 5,12 carats, un diamant triangulaire de 1,60 carat et une perle fine gris très clair, ou ce collier draperie dont la fluidité est rehaussée par un rubis rouge intense d’Afrique de 15,29 carats. De ces parures d’un luxe vertigineux, on ignore encore le montant et la nationalité des acquéreurs…
C’est sous le sceau du merveilleux que la maison Van Cleef & Arpels a choisi, quant à elle, de placer ses toutes dernières créations. Fruit d’une collaboration avec la famille du cinéaste Jacques Demy, une collection de haute joaillerie a vu le jour baptisée « Peau d’Âne raconté par Van Cleef & Arpels ». Soit un monde onirique et joyeux peuplé de fées primesautières et de princes charmants qui ressuscitent avec grâce la magie de ce film mythique des années 1970. La Maison Van Cleef & Arpels a soutenu financièrement la restauration du chef-d’œuvre de Jacques Demy. Une belle chute pour clore ce scénario.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°418 du 5 septembre 2014, avec le titre suivant : Les joyaux de la Biennale

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