Les grandes expositions 2015 en France et dans le monde

JANVIER-FEVRIER-MARS
Charles de La Fosse
Château de Versailles, 23 février – 24 mai 2015
Moins célèbre que son maître Charles Le Brun, Charles de La Fosse est un artiste innovant du XVIIe siècle qui a su puiser chez les maîtres flamands et italiens pour marier ces influences à celles que les maîtres de l’académie, comme Poussin ou Le Brun, exercèrent sur son œuvre. Né deux ans avant Louis XIV et mort un an après lui, il a décoré plusieurs salles du château de Versailles qui lui rend cette année hommage avec une première exposition monographique consacrée au peintre. Le parcours axé sur les différentes facettes du talent de De La Fosse présentera une quarantaine de peintures et autant de dessins provenant de collections publiques et privées, nationales et étrangères.

Hervé Télémaque
Paris, Centre Pompidou, 25 février – 18 mai 2015
Alors que le Grand Palais montrait au travers de l’exposition « Haïti, deux siècles de création artistique », les œuvres de Hervé Télémaque parmi celles de soixante autres artistes, le Centre Pompidou lui consacre une exposition exclusive qui rassemble 75 peintures, dessins, collages, objets et assemblages d’inspiration autobiographique. L’artiste français d’origine haïtienne (77 ans) conçoit ses travaux comme une rétrospection naturelle, au travers de métaphores visuelles et a construit une sorte de solidarité entre sa culture haïtienne et sa culture française. L’exposition explore les relations complexes entre images et langages et montre toute la cohérence qui existe dans la diversité de la création d’Hervé Télémaque.

Velázquez et ses contemporains
Paris, Grand Palais, 25 mars -13 juillet 2015
Velázquez et le triomphe de la peinture espagnole
Le Grand Palais ouvre ses galeries à l’œuvre de Diego Velázquez (1599-1660), une des figures majeures de l’histoire de l’art et le plus célèbre peintre de l’âge d’or espagnol. L’exposition s’intéresse en particulier aux liens qu’entretenait Velázquez avec les artistes de son temps, en présentant, parallèlement à ses toiles, des œuvres de ses contemporains. Le visiteur peut ainsi découvrir les sources d’inspirations du peintre, ainsi que l’influence qu’il a eue sur son époque. Les commissaires ont voulu aussi étudier les variations de styles et de sujets des premières compositions du peintre, puis le passage du style naturaliste au caravagisme. L’égale habileté du peintre à exécuter des paysages, des portraits et des peintures d’histoire révèle sa force et sa grandeur.
Exposition coproduite par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et le Musée du Louvre.

Degas, un franc-tireur impressionniste
Giverny, Musée des Impressionnismes, mars 2014 - 19 juillet 2015
Degas, un peintre impressionniste ?
« Degas, un peintre impressionniste ? » Le point d’interrogation donne toute sa saveur à cette exposition dont on attend une réelle relecture de l’œuvre d’un artiste inclassable, qui ne peut être réduit à sa seule participation aux expositions impressionnistes.
Degas, l’un des fondateurs du mouvement impressionniste par son implication dans le cercle des Batignolles et sa participation à toutes les expositions impressionnistes, à l’exception de celle de 1882, ne s’y rattache pourtant pas par son œuvre, éloignée des principes esthétiques de ses contemporains. L’exposition devrait ainsi revenir sur la position ambiguë du peintre. Son intérêt pour le mouvement, celui des danseuses et des chevaux, ainsi que pour le monde du spectacle, les intérieurs fermés, éclairés à la lumière artificielle, l’amène loin des thèmes de prédilection des autres artistes. Cette exposition sera donc l’occasion de se pencher sur les rapports entre Degas, un artiste émancipé, et le mouvement impressionniste.

AVRIL-MAI-JUIN
La sculpture de Côte d’Ivoire
Paris, Musée du quai Branly, 14 avril - 26 juillet 2015
« Les maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire »
Les sculptures sur bois des Sénoufo, des Lobi, des Gouro et des Dan de Côte d’Ivoire sont présentées au Quai Branly sous leur plus beau jour, révélant ainsi leurs qualités techniques et esthétiques. L’exposition défend l’idée que ces œuvres sont le fruit du travail d’artistes individuels et non de simples artisans, en présentant des ateliers de maîtres sculpteurs de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. À la fin de l’exposition, des œuvres et des installations contemporaines inspirées des sculptures de Côte d’Ivoire rappellent l’importance de leur héritage. Exposition coproduite par le Rietberg Museum de Zürich et la Kunstund Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland de Bonn.

La Biennale
56e Biennale de Venise, 9 mai – 22 novembre 2015
Changement de date pour la 56e Biennale d’art de Venise qui ouvre le 9 mai au lieu de début juin habituellement, tout en restant ouverte jusqu’au 22 novembre comme d’habitude. Le commissariat de l’exposition internationale est assuré par le Nigérian d’Okwui Enwezor (né en 1963), qui n’avait pas laissé le meilleur souvenir en 2012 à la Triennale d’art contemporain au Palais de Tokyo. Le Pavillon français dans les Giardini est confié à Céleste Boursier-Mougenot (61e dans le classement Artindex du Journal des Arts).

JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE
La prostitution vue par les arts
Paris, Musée d’Orsay, 22 septembre 2015 – 20 janvier 2016
Splendeurs et misères. Images de la prostitution en France (1850-1910)
Après « Crime et Châtiment », « Masculin/Masculin » et « Sade. Attaquer le Soleil », le Musée d’Orsay continue en 2015 sa thématique sur des sujets de société avec une exposition consacrée à la prostitution, vue à travers ses représentations artistiques. La fascination des peintres, sculpteurs ou photographes pour les lieux et acteurs du « plus vieux métier du monde » sera interrogée. Marie Robert et Isolde Pludermacher, conservateurs au Musée d’Orsay, analysent la place centrale de cette thématique dans le développement de la peinture moderne, à l’époque où Manet, Toulouse-Lautrec, Picasso, Munch, Van Dongen, Vlaminck et d’autres tendent à abandonner les antiques déesses pour se tourner vers des représentations de filles publiques contemporaines.

Quand le passé éclaire l’avenir
Paris, Musée du Louvre, mi-septembre à mi-décembre 2015
Brève histoire de l’avenir
Une fois n’est pas coutume, Le Louvre va présenter une exposition dite de société, où l’art n’est pas l’objet principal. Se nourrissant de l’ouvrage de Jacques Attali, « Brève histoire de l’avenir », plonge dans les sociétés disparues du passé pour comprendre les raisons de leur effondrement et en tirer un enseignement pour nos sociétés actuelles. Quatre grands thèmes organisent le parcours : l’ordonnancement du monde, les grands empires, l’élargissement du monde, le monde contemporain polycentrique. Toutes les disciplines scientifiques seront mobilisées pour identifier ces périls qui nous menacent, tandis que les œuvres d’art serviront à l’illustration du propos. Le commissariat est assuré par Jean de Loisy, directeur du Palais de Tokyo (et auteur des « Maîtres du désordre » au Quai Branly) et Dominique de Font-Réaulx, directrice du Musée Eugène-Delacroix.

OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE
Une plongée dans l’étrange imaginaire romantique du XIXe siècle
Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-arts de Paris, octobre 2015-janvier 2016
L’estampe fantastique au XIXe siècle. De Goya à Redon » et « Kuniyoshi (1797-1861). Le démon de l’estampe
« L’estampe fantastique au XIXe siècle. De Goya à Redon » et « Kuniyoshi (1797-1861). Le démon de l’estampe », deux expositions simultanées au Petit Palais qui promettent aux visiteurs une immersion dans l’univers noir des graveurs du XIXe siècle.
Le Petit Palais expose une partie des fabuleuses collections du département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France – environ 180 œuvres – réunissant de grands noms de la gravure romantique autour du thème du fantastique. Odilon Redon, Rodolphe Bresdin, Charles Meryon ou encore Eugène Delacroix ; les incontournables seront bien au rendez-vous alors que l’exposition permettra également de découvrir des artistes plus confidentiels mais fascinants comme Félix Buhot ou Marcel Roux. À leurs côtés, seront exposées les œuvres hors-norme du graveur japonais Utagawa Kuniyoshi dont le monde à la fois torturé et ludique a été remarqué en son temps par les frères Goncourt.

Picasso, source d’inspiration dans la création contemporaine
Paris, Grand Palais, 7 octobre 2015 – 29 février 2016
Picasso et l’art contemporain
L’exposition met en lumière l’influence que l’œuvre de Picasso a eue sur les artistes contemporains depuis les années 1960 et retrace les moments de la réception critique et artistique de son œuvre. Le parcours, à la fois chronologique et thématique, sera ponctué d’œuvres de Picasso – du cubisme à l’œuvre tardif – appartenant aux collections du Musée Picasso de Paris, du Musée national d’art moderne et aux collections de la famille de l’artiste. Des œuvres emblématiques telles que Guernica et Les Demoiselles d’Avignon côtoieront les œuvres contemporaines de Lichtenstein, Kippenberger, Hockney, Johns, Hockney, Warhol mêlant les supports les plus variés (vidéo, peintures, photographies, assemblages…).

Le nouveau musée d’Unterlinden
Colmar, Musée Unterlinden, automne 2015
Inauguration des nouveaux espaces
C’est véritablement un nouveau musée qui sera inauguré à l’automne. Outre le couvent actuel et la chapelle qui abrite le Retable d’Issenheim, il s’agrandit d’une aile nouvelle et de l’adjonction des anciens bains municipaux, qui seront reliés entre eux par une galerie souterraine qui fera également office de lieu d’exposition. C’est le cabinet suisse Herzog et de Meuron qui a dessiné les plans de l’ensemble et mène les travaux. Le budget global est de 35 millions d’euros. L’extension du musée permettra de redéployer les collections et d’organiser de vastes expositions temporaires. Le musée reste ouvert pendant les travaux.

Le Louvre Abou Dhabi sort des sables
Émirats Arabes Unis, inauguration du Louvre Abou Dhabi, 2 décembre 2015
La date d’inauguration n’a pas encore été annoncée, mais tout porte à croire que ce sera le 2 décembre 2015, jour de la fête nationale des Émirats Arabes Réunis. Construit par Jean Nouvel, le bâtiment entouré d’eau est surmonté d’un immense dôme de 180 mètres de diamètre. À l’intérieur, 6 000 m² seront consacrés aux collections permanentes et 2 000 m² aux expositions temporaires. La collection qui entend offrir un aperçu de toute l’histoire de l’art est constituée d’œuvres acquises par le Louvre d’Abou Dhabi et de 300 œuvres prêtées par les musées français. Cependant, il y a un an, Jean Nouvel indiquait « je ne sais pas si on le terminera exactement à l’heure ». Le suspens est entier.