Les fresques médiévales les plus importantes d’Angleterre ont besoin d’une restauration urÂgente. Les peintures de l’église Saint Botolph, à Hardham (Sussex, sont dans un état de conservation \"alarmant\" qui a conduit l’English Heritage à entreprendre une étude préalable pour leur sauvegarde.
LONDRES (de notre correspondant) - Ces peintures murales datent de 1100 environ, ce qui en fait le plus ancien témoignage du genre en Angleterre. Les fresques, stylistiquement semblables aux images de la tapisserie de Bayeux, ont été découvertes en 1866. Dissimulées sous une couche de badigeon, elles ont fait l’objet de quatre campagnes de restauration au XXe siècle qui seraient en partie à l’origine des dégradations constatées aujourd’hui, aggravées par les conditions ambiantes : les peintures sont craquelées et poudreuses, tandis que l’enduit se détache du mur.
De tous les revêtements utilisés par les anciens restaurateurs, le plus nocif est sans conteste une solution de nylon transparent, probablement appliquée en 1950 : lorsque le taux d’humidité diminue, l’enduit se contracte, craquelant et arrachant la couche picturale. De plus, les gaz de combustion dégagés par les poêles à charbon utilisés pour chauffer l’église ont entraîné la formation de cristaux de sel sur les peintures. À cela s’ajoutent les dégâts dus à des micro-organismes (champignons et bactéries), à l’urine des chauves-souris, très corrosive, et aux toiles d’araignée qui adhèrent à la surface des peintures.
15 paroissiens seulement
Le département des Fresques du Courtauld Institute vient d’entreprendre un examen détaillé qui permettra de préconiser des traitements de sauvegarde. Selon son directeur, David Park, "aucune fresque en Angleterre ne présente de problèmes aussi complexes".
Cette étude préliminaire, qui s’étendra sur douze mois, devrait se chiffrer à 100 000 livres. Divers produits et techniques seront testés, et des spécialistes allemands, italiens et autrichiens seront consultés.
Aucune estimation précise n’a encore été faite pour l’ensemble de la restauration, mais son coût total pourrait s’élever à un million de livres.
Le village de Hardham ne regroupant que quinze paroissiens, une demande de subvention auprè de l’Heritage Lottery Fund est plus que probable.
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Les fresques de Hardham en danger
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Les fresques de Hardham en danger