Jardin - Patrimoine

Les défenseurs de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry dénoncent sa « destruction programmée »

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 21 décembre 2020 - 355 mots

CHÂTENAY-MALABRY

La « destruction » de la cité-jardin de la Butte Rouge à Chatenay-Malabry, en région parisienne, est « programmée », s'alarment vendredi des associations de défense du patrimoine, appelant l'Etat à l'empêcher en la classant « site patrimonial remarquable ».

Jardin ouvrier dans la cité-jardin de la Butte-Rouge Châtenay-Malabry 2019  ©  Azadeh AC,  CC-BY-SA-4.0
Jardin ouvrier dans la cité-jardin de la Butte-Rouge Châtenay-Malabry 2019
© Azadeh AC

Construite à partir des années 30 dans un style minimaliste Bauhaus pour loger les ouvriers de Paris, la Butte Rouge, dans les Hauts-de-Seine, fait l'objet d'un vaste plan de réhabilitation contesté depuis dix ans par les urbanistes.

« Aujourd'hui, a dénoncé l'association Châtenay Patrimoine Environnement, il y a un passage à l'acte. Une modification du PLU (plan local d'urbanisme) vient d'être soumise à l'enquête publique, sans concertation préalable avec la population ».

« Nous demandons à la ministre de la Culture que la Butte Rouge soit classée comme site patrimonial remarquable », a déclaré à l'AFP Julien Lacaze, président de l'association Sites et Monuments, selon lequel cette décision est attendue d'urgence.

Selon les défenseurs de ce site emblématique de l'habitat ouvrier, seulement 15 % de la Butte Rouge (17 bâtiments sur 233) sera préservé à terme si le projet de réhabilitation promu par le maire Carl Segaud (LR) est entériné début janvier par l'Etablissement public territorial.

Dans une volonté de densification, certaines maisons seront détruites, d'autres surélevées, agrandies à l'arrière, reliées aux maisons voisines, des bâtiments et parkings seront construits, « rompant l'équilibre actuel entre habitat et parc arboré qui fait le charme du site », a expliqué Julien Lacaze.

L'ancien maire LR de Châtenay, Georges Siffredi (LR), devenu président du Conseil général des Hauts-de-Seine, avait lancé ce projet afin d'édifier « une cité-jardin du 21e siècle ». Selon M. Siffredi et son successeur Carl Segaud, les normes des années 30 ne correspondent plus à celles d'aujourd'hui, des appartements sont trop exigus pour loger les familles nombreuses. Et le quartier, actuellement réservé à 100 % de logements sociaux où vivent 10 000 personnes, doit s'ouvrir au secteur privé.

Selon l'association Châtenay Patrimoine Environnement, la Butte Rouge va devenir « un quartier de promotion immobilière classique ». Il est urgent, pour stopper le projet, que la proposition de classement de la Butte Rouge comme « site patrimonial remarquable » soit acceptée par Roselyne Bachelot, souligne-t-elle.

Cet article a été publié par l'AFP le 18 décembre 2020.

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