Peter Ludwig est mort dans la nuit du 21 au 22 juillet, à l’âge de 71 ans, à Aix-la-Chapelle. Grâce à de nombreux prêts et donations, le collectionneur allemand et magnat du chocolat fut à l’origine de nombreux musées ou leur a imprimé sa marque : Vienne (1979), Oberhausen (1983), Cologne (1986), Bâle (1988), Budapest (1991), Aix-la-Chapelle (1991), Coblence (1992), Saint-Pétersbourg (1995), La Havane... Un Musée Ludwig sera inauguré prochainement à Pékin. Collectionneur invétéré de sculptures, de peintures, d’objets d’art et de manuscrits médiévaux, Peter Ludwig s’était converti à l’art contemporain en 1966, après l’achat d’un tableau de Tom Wesselman à la galerie Sidney Janis à New York.
Jochen Gerz signe le nouveau monument aux morts érigé dans la petite commune de Biron, en Dordogne. Sur une proposition de Joël Savary, conseiller pour les Arts plastiques de la Drac d’Aquitaine, le maire du bourg, Marc Mattera, a accepté de confier à l’artiste allemand cette commande. Voulant rendre le monument aux 128 villageois de Biron, Gerz leur a posé à chacun une question secrète. Les réponses, consignées sur des plaques émaillées rouges, couvrent le petit monument. Ces réflexions cueillies à vif touchent au sens de la guerre et au don de la vie pour la patrie. Monument vivant pour Gerz, son œuvre évoluera en effet au cours du temps, au gré de l’évolution de la population du village. Mais surtout, l’artiste a su transformer avec bonheur l’ancien monument aux morts en lieu de réflexion, et dépasser ainsi la simple fonction commémorative.
Un prix de photographie, doté de 10 000 livres (78 000 francs), est créé par la Citibank Private Bank. Les photographies du lauréat et de trois candidats seront exposées du 23 au 30 janvier 1997 au Royal College of Art de Londres. Quatre-vingt autres représentants de musées ou spécialistes ont été invités à soumettre des candidatures au jury – qui se réunira le 30 septembre et annoncera les résultats le 12 octobre –, mais le public peut lui aussi suggérer quelques noms. Il n’y a pas de limite d’âge. Renseignements auprès de Mike Halson, Drum Venture Communications, 40 Berkeley Square, Londres, W1X 6AD (fax 0171 493 1542).
Arthur Gilbert, magnat anglais de l’immobilier installé à Los Angeles, a préféré donner à la Grande-Bretagne, plutôt qu’aux États-Unis, sa collection d’orfèvrerie, de mosaïques miniatures et de boîtes en or, évaluée 600 millions de francs. Une subvention de l’Heritage Lottery Fund de 15,5 millions de livres (120 millions de francs) financera son installation à Londres ainsi qu’une fondation pour les arts. Une grande partie de cette collection était exposée depuis vingt ans au Los Angeles County Museum of Art (Lacma), mais le refus du Lacma de garantir à la collection Gilbert un espace d’exposition permanent est à l’origine de la décision du collectionneur, qui a déboursé 35 000 dollars (175 000 francs) pour que le Los Angeles Times publie, le 15 mai 1996, une lettre ouverte dans laquelle il écrivait : "Le musée était dans l’incapacité de tenir ses engagements écrits, et notamment de mettre à la disposition de la collection l’espace nécessaire à son agrandissement, à moins qu’il n’ait choisi sciemment de ne plus les honorer".
Variations, op. 96 : sous ce titre, le Frac Poitou-Charentes présente sa collection dans une demi-douzaine de lieux répartis dans la région. Le Musée de Cognac propose, jusqu’au 4 novembre, une rencontre entre sa collection d’art ancien et des pièces contemporaines, tandis que l’Espace d’art contemporain de Rouillé – lieu pilote car intégré à un lycée agricole – présente jusqu’au 29 septembre des pièces dont la thématique est liée à l’environnement. D’autres expositions sont à voir dans la chapelle Jeanne-d’Arc à Thouars (jusqu’au 30 septembre), au Musée Sainte-Croix à Poitiers (jusqu’au 4 novembre) et à l’Hôtel Saint-Simon à Angoulême (jusqu’au 8 décembre).
Giovanni Giacometti, peintre postimpressionniste du début du siècle et père du sculpteur, bénéficie d’une monographie au Kunstmuseum de Winterthur, jusqu’au 24 novembre. La rétrospective sera ensuite présentée à Lausanne et à Chur.
Bernard Zehrfuss, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, est décédé le 3 juillet à l’âge de quatre-vingt quatre ans. Coauteur du Cnit de la Défense, avec notamment Jean Prouvé, et du siège de l’Unesco, il fut un ardent partisan du "mouvement moderne" en architecture. Premier grand prix de Rome en 1939, il a été architecte en chef en Tunisie entre 1943 et 1948 et, en France, il a été inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux de 1965 à 1968. On lui doit également le Musée gallo-romain de Lyon, les usines Renault à Flins, de nombreux sièges sociaux d’entreprises…
Le Kunsthaus de Zürich montre, jusqu’au 20 octobre, le travail de Pierrick Sorin à travers une dizaine de films vidéo et des installations de 1990 à 1996. Cette exposition constitue la première présentation importante de l’artiste nantais en Suisse allemande. Elle retrace en quelques étapes l’évolution de son humour particulier, qui flirte autant avec l’absurde qu’avec une certaine forme d’agressivité. Le même musée propose, jusqu’au 3 novembre, de découvrir l’intégralité de l’installation créée par Peter Fischli et David Weiss pour le pavillon suisse de la Biennale de Venise, en 1995. Nouvellement acquise par le musée, cette œuvre comporte près de cent heures de films vidéo, présentés en continu sur quatorze moniteurs.
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Les Brèves : Peter Ludwig, Jochen Gerz, Arthur Gilbert...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Les Brèves : Peter Ludwig, Jochen Gerz, Arthur Gilbert...