Parallèlement à la manifestation qui se tient dans les salons Hoche à Paris, le dessin est à l’honneur dans plusieurs institutions de la capitale : l’Institut néerlandais présente des collections du XVIIIe siècle, tandis que le Centre Pompidou s’intéresse aux motifs végétaux de Matisse et Kelly.
L’âge d’or du dessin
À bien des égards, le XVIIIe siècle est considéré comme l’âge d’or des collections de dessins, particulièrement pour la République des Provinces-Unies. Des villes telles Amsterdam ou La Haye, mais aussi de plus petites comme Haarlem, Rotterdam, Leyde ou Delft, comptaient nombre de collectionneurs, artistes ou amateurs qui consacraient leurs loisirs à la recherche des plus belles feuilles. Ils se réunissaient en cercle et exposaient chez eux leurs acquisitions. À travers des œuvres de toutes les écoles du dessin européen – signées Dürer, Raphaël, Michel-Ange, Rembrandt ou Watteau –, l’Institut néerlandais de Paris se propose de faire revivre cette époque. Concernant les dessins hollandais, les collectionneurs montraient une nette préférence pour le XVIIe siècle, en particulier Adrian van Ostade, Nicolaes Berchem et Adrian van de Velde, appréciés pour le réalisme et l’idéale simplicité des sujets.
- COLLECTIONNER, PASSIONNÉMENT – LES PLUS BEAUX DESSINS DANS LES COLLECTIONS HOLLANDAISES DU XVIIIe SIÈCLE, jusqu’au 28 avril, Institut néerlandais, hôtel Turgot, 121 rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 47 05 75 19.
Création végétale
Henri Matisse et Ellsworth Kelly sont d’abord reconnus comme des coloristes. Pourtant, ils ont consacré une part non négligeable de leur activité aux dessins de plantes, qu’ils représentent par de simples traits. Kelly considérait d’ailleurs que ses “dessins de végétaux semblent être le passage vers cette approche visuelle qui permit les tableaux de 1949, départ de toute mon œuvre ultérieure”, tandis que Matisse constatait en 1942 qu’il avait “fait un effort énorme en dessin. Je dis ‘effort’, c’est une erreur, car ce qui est venu c’est une ‘floraison’ après cinquante ans d’effort”. En confrontant les dessins des artistes, le Centre Pompidou éclaire chacune des deux œuvres. Si Kelly aime à représenter quantité d’espèces, d’une manière proche du regard photographique, Matisse préfère se concentrer sur quelques variétés, qu’il traite avec une grande simplicité et beaucoup d’imagination, remplaçant parfois le motif floral par un autre qui existe dans son esprit.
- HENRI MATISSE, ELLSMORTH KELLY – DESSINS DE PLANTES, jusqu’au 7 avril, Centre Pompidou, 19 rue Beaubourg, tél. 01 44 78 12 33. Catalogue, Gallimard, 191 p., 38 euros.
- HENRI MATISSE, ELLSMORTH KELLY – DESSINS DE PLANTES, jusqu’au 7 avril, Centre Pompidou, 19 rue Beaubourg, tél. 01 44 78 12 33. Catalogue, Gallimard, 191 p., 38 euros.
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Les belles feuilles des musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°144 du 8 mars 2002, avec le titre suivant : Les belles feuilles des musées