Un nouveau centre va être construit en Seine-Saint-Denis, sur la commune de Pierrefitte.
PARIS - C’est en Seine-Saint-Denis que sera construit le nouveau centre des Archives nationales. L’extension du site de Fontainebleau avait été envisagée, mais, pour des raisons d’accessibilité, c’est sur la commune de Pierrefitte-sur-Seine – sur un terrain voisin de l’université Paris-VIII et des transports en commun, ce qui place le lieu à une vingtaine de minutes du centre de Paris – que sera situé le bâtiment. Le sujet est d’importance et a fait l’objet le 9 mars d’une annonce présidentielle mettant fin à l’inquiétude et à la honte suscitées par la déshérence d’une institution hautement symbolique. En conservant l’ensemble des documents émis par les organes centraux de l’État, les Archives nationales sont en effet dépositaires de la mémoire de la nation. Si l’idée d’un nouveau centre était acquis depuis 2001, date à laquelle Jacques Chirac et Lionel Jospin s’étaient prononcés en sa faveur, l’absence de décision continuait de mettre en péril les archives et de freiner la recherche. De l’avis de l’association « Une Cité pour les Archives nationales », formée pour mobiliser opinion publique et politiques, le désamour des scientifiques pour l’histoire de France n’était pas étranger à cet état. Le chantier, dont les études préalables doivent maintenant être lancées, doit s’achever en 2009 avec un coût estimé à 119 millions d’euros. L’équipement, entièrement financé par le ministère de la Culture, doit assurer une capacité de stockage de 380 km de linéaires, soit suffisamment pour recevoir l’ensemble des documents déposés depuis 1790 et anticiper pour les trente années à venir. La date de la Révolution française a été choisie pour opérer la coupure avec le site du Marais (Paris 3e), lequel conserve également le minutier central des notaires. Siège historique des Archives, qui y sont implantées depuis 1808, le quadrilatère du Marais devra attendre les premiers déménagements pour être enfin rénové. L’opération de réhabilitation est chiffrée à 100 millions d’euros.
Sur le plan statutaire, le ministère de la Culture a annoncé qu’à cette occasion les Archives nationales – sous tutelle de la direction des Archives de France – opteront à l’instar des grands musées pour le statut d’établissement public. Dans le même temps, Jean-Jacques Aillagon a indiqué une modification de la loi de 1979 sur les Archives. Le nouveau projet de loi qui serait débattu à la fin de l’année 2004 ferait de la libre communication des archives le principe général, maintenant le principe d’un délai nécessaire à la consultation pour les documents portant atteinte à la vie privée des individus ou à des intérêts publics.
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Les Archives aux portes de Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°189 du 19 mars 2004, avec le titre suivant : Les Archives aux portes de Paris