PARIS
Les organes de consultation sont la suite d’autres instances. Cependant, la délégation de la photographie prend du poids.
Lors des Rencontres d’Arles 2017, Françoise Nyssen avait annoncé la création de la délégation de la photographie au sein de la Direction générale de la création artistique (DGCA) actant la disparition de la Mission Photo mise en place par Frédéric Mitterrand huit ans plus tôt.
Un an plus tard, le discours de la ministre en faveur de la photographie est peu disruptif. Le « Parlement de la photographie » et le Comité national du patrimoine photographique n’ont rien de nouveau.
L’idée d’un Parlement de la photographie remonte à l’époque de Fleur Pellerin. Le Comité national du patrimoine photographique ressemble, lui, à la commission des dons et des legs de la Mission photo qui devait réunir deux fois par an un groupe d’experts pour orienter les personnes souhaitant faire un don ou un legs vers la structure la mieux adaptée. Commission qui ne s’est jamais réunie après sa création officielle sous l’égide du directeur général du patrimoine, en mars 2012.
De même, le lancement d’une nouvelle commande photographie nationale s’inscrit dans la relance de ce type de soutien à la création menée en son temps par Audrey Azoulay.
Le contexte institutionnel n’est toutefois plus le même. La délégation de la photographie, avec à sa tête Marion Hislen, a été créée au sein de la direction de la création (DGCA) avec le plein soutien de cette dernière. L’accueil de la Mission photo créée lors de l’arrivée d’Aurélie Filippetti rue de Valois, en dehors de la DGCA ne fut pas le même.
La nomination en février 2018 de Marion Hislen à la tête de la délégation de la photographie a d’ailleurs entraîné un renouvellement complet de l’équipe. Alexandre Therwath, en charge depuis octobre 2013 du développement des publics spécifiques au Musée d’Orsay, succède à Sandrine Maheu et se voit confier l’économie du secteur et les actions de soutien à la création. Pauline Lucet, conservatrice du patrimoine, succède à Isabelle Le Mée pour les questions de photographie patrimoniale.
Toutefois si Marion Hislen est désormais l’interlocutrice « photo » du ministère pour les professionnels du secteur, l’influence de Sam Stourdzé plane au-dessus de la délégation. La ministre a été claire dans son discours : « la délégation à la photographie est désormais l’interlocuteur privilégié et le point d’entrée des institutions et des photographes » pour la préservation et la valorisation des grands photographes. Proche de Sam Stourdzé, Françoise Nyssen a confié en septembre 2017 un rapport sur le devenir des fonds d’auteur de la deuxième moitié du XXe siècle faisant fi des différents rapports déjà réalisés ces dernières années sur la question.
Remis mi-juin, le rapport de Sam Stourdzé préconise la création d’un centre d’archives photo et/ou la création d’une structure dite faîtière qui va chercher les fonds et conseiller les photographes ou leurs ayants droit dans leur démarche de legs, de dons, ou de dépôts.
La création d’un centre d’archives photo là encore n’est pas nouvelle. Le nouveau bâtiment de l’École nationale supérieure de la photographie à Arles devait l’accueillir avant qu’Aurélie Filippetti mette un terme au projet. Un projet repris par la Région Hauts-de-France avec son Institut pour la photographie qui prévoit d’accueillir des fonds d’auteurs de la deuxième moitié du XXe siècle. Annoncé l’an dernier aux Rencontres d’Arles, l’idée de cet institut pour la photographie voulu par Xavier Bertrand et dirigé par Anne Lacoste avait été soufflé par Sam Stourdzé au président des Hauts-de-France.
La création d’une structure faîtière préconisée par le rapport entre dans les missions du futur Comité national du patrimoine photographique aux contours déjà dessinés par des réunions à la DGCA et des rencontres avec les différentes institutions référencées pour accueillir des fonds, telle la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine (MAP) redevenue particulièrement active en ce domaine. Les archives de Ralf Gibson concernant la France léguées par le photographe incorporent ainsi la MAP.
Enfin et surtout, personne n’ignore que l’accueil de fonds photo suppose du personnel et des moyens financiers que le ministère n’a pas et qui font toujours aussi défaut aux structures nationales réceptrices de fonds photos comme la MAP ou la BnF.
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Les annonces de la ministre pour la photographie sont peu novatrices
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