Tandis qu’un colloque organisé en janvier par les ministères de l’Éducation et de la Culture a souligné l’importance des arts à l’école, les mesures concrètes se font attendre.
PARIS - Dans le débat actuel sur l’éducation et le temps de travail des enseignants, la question des arts semble passée aux oubliettes. Enfin presque, une fois encore, les ministères de l’Éducation et de la Culture se sont contentés de quelques effets d’annonce en faveur des arts à l’école. Cette année, il s’agit d’une circulaire, signée par Gilles de Robien, le ministre de l’Éducation (à paraître au J.O. du 1er février), qui « oblige » les écoles, collèges et lycées à « inscrire une dimension artistique et culturelle dans leur projet », précisant que « l’éducation artistique et culturelle passe dans tous les enseignements : les lettres, l’histoire, les langues et même les sciences ». Des propos pour le moins flous qui n’engagent à rien, si ce n’est à l’édition d’un guide pour l’éducation artistique. Destiné aux chefs d’établissements, il doit montrer la voie à suivre avec « des exemples d’utilisation de ressources, de partenariats avec les collectivités territoriales, les DRAC et toutes les structures culturelles déconcentrées ». Mais ce, sans moyens supplémentaires. On se souvient de la circulaire d’orientation que les ministres de l’Éducation et de la Culture avaient déjà signé le 3 janvier 2005 (lire le JdA n°208, 4 février 2005) destinée aux préfets de région et aux recteurs d’académie dans laquelle ils rappelaient leur volonté de « développer l’éducation artistique et culturelle », en promettant aucune suppression de postes. Pourtant, plus de 13 500 enseignants selon la police, 20 à 30 000 selon le SNES-FSU (principal syndicat des collèges et lycées), ont défilé samedi 20 janvier à Paris pour protester contre la suppression de postes (plus de 5 000 équivalents à un temps plein) et l’augmentation du temps de travail. Il s’agissait aussi de replacer la question de l’école, parent pauvre de la loi des Finances 2007, dans le débat public en vue des présidentielles. Mais aujourd’hui, il semblerait que les cabinets de la Culture et de l’Éducation en soient encore au stade de la « réflexion ». Le très sérieux colloque international qu’ils ont organisé au Centre Pompidou les 10, 11 et 12 janvier derniers, était censé « évaluer les effets de l’éducation artistique et culturelle ». Une cinquantaine de chercheurs se sont penchés sur la question pour en arriver à des conclusions pour le moins édifiantes : l’éducation artistique aurait des effets positifs sur le développement cognitif, la réussite scolaire, les compétences sociales, la créativité, la capacité d’initiative. Elle favoriserait la réduction des inégalités entre les résultats scolaires des enfants favorisés et défavorisés, contribuerait à la construction de l’identité culturelle de chacun et à l’ouverture aux autres cultures… La liste est aussi longue que les mesures concrètes en faveur des arts à l’école sont faibles.
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L’éducation artistique au point mort
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°252 du 2 février 2007, avec le titre suivant : L’éducation artistique au point mort