L’éclectique Dominique Fiat

Pour son ouverture en solo, Dominique Fiat a choisi d’affirmer ses goûts et de prendre une nouvelle orientation. Sa première exposition a présenté le designer Robert Stadler, qui vient de céder la place à la photographe allemande Rut Blees Luxembourg. S’ensuivra un projet collectif, dont le commissaire, Fabrice Hyber, a invité Didier Faustino, Michelangelo Pistoletto et Marie-Ange Guilleminot à apporter une nouvelle vision de ce que peut être un objet dans la maison et à poser la question « Mais à quoi ça sert ? », en bouleversant la perception habituelle. Car voilà ce qui passionne Dominique Fiat : les connexions entre l’art et le design, l’art et l’architecture, les rapports avec le son, le théâtre et la danse, qu’elle a d’ailleurs pratiquée auparavant assidûment, afin de retrouver une notion d’œuvre d’art totale un peu oubliée ces dernières années. Après dix ans passés en compagnie de Claudine Papillon, Dominique Fiat a conservé le même emplacement qu’elle a embelli et dans lequel elle a ajouté une project room. Elle ne rechignera pas à y présenter de très jeunes artistes comme Judit Kurtag, une vidéaste d’à peine plus de vingt-cinq ans mais « qui a déjà tout compris » ou David Saltiel, s’interrogeant, à travers ses installations, sur les structures architecturales et la lumière.
Éclectisme et brouillage des champs catégoriels résument cette programmation qui n’en sera pas moins rigoureuse, d’autant plus que Dominique Fiat se dit être une perfectionniste et une maniaque. Son air rieur et malicieux le cache bien !