Poursuivant l’action entreprise dans l’enseignement primaire
et secondaire, le ministre
de l’Éducation nationale, Jack Lang, et sa collègue de la Culture, Catherine Tasca,
ont présenté leur plan pour
les arts et la culture dans
le supérieur. Formalisé par
un protocole d’accord, ce projet entend accroître la place des enseignements artistiques et de la culture en général
à l’Université. En outre, Jack Lang a proposé d’intégrer l’histoire de l’art dans
un CAPES ou une agrégation.
PARIS - Après le plan pour les arts à l’école, dévoilé en décembre 2000 (lire le JdA n° 118, 5 janvier 2001), les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture ont dévoilé le second volet de leur action. Alors que les dispositions antérieures dans le primaire et le secondaire ont reçu un début de mise en œuvre lors de la dernière rentrée, Jack Lang et Catherine Tasca entendent aujourd’hui ouvrir l’enseignement supérieur aux arts et à la culture. Ce projet, consigné dans un protocole de coopération, s’articule en deux volets principaux, l’un visant à développer les enseignements artistiques, l’autre à accroître “l’offre culturelle” à destination des étudiants.
Le protocole prévoit d’abord un renforcement des liens entre formations dépendant de l’un ou l’autre ministère : passerelles entre établissements, création de cursus communs ou reconnaissance conjointe des diplômes. Mais, au-delà de ces collaborations nécessairement fécondes, l’accord prévoit surtout l’ouverture aux arts et à la culture de toutes les filières universitaires. “Il s’agit, à mes yeux, d’une innovation majeure, qui consiste à sensibiliser l’ensemble des étudiants aux différentes formes d’expression artistique et culturelle, en insérant, d’une façon optionnelle, dans les cursus de toutes les disciplines, des unités d’enseignement à caractère culturel et artistique”, a expliqué Catherine Tasca. Déjà présente dans certaines filières, cette initiation sera généralisée, affichant ainsi une parfaite continuité avec le primaire et le secondaire. Les arts plastiques sont concernés, mais aussi le cinéma, le théâtre, la danse, etc.
Et l’histoire de l’art dans tout ça ? “Paradoxalement, la France, pays riche de patrimoine, a traité l’histoire de l’art avec une assez grande indifférence jusqu’à présent”, a justement relevé Jack Lang. Fort de ce constat, le ministre a donc souhaité que l’enseignement de cette discipline s’intègre dans la formation des professeurs du secondaire. Pour ce faire, l’intégration de l’histoire de l’art dans un CAPES ou une agrégation est envisagée, et des propositions seront avancées d’ici à fin avril. En outre, un certificat complémentaire en histoire de l’art, après le CAPES théorique, pourra être validé au cours de la 2e année d’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). Enfin, “la filière histoire de l’art doit s’adapter à une vision moderne des cultures du monde et préparer les étudiants à différentes orientations dans le domaine du patrimoine”, a estimé Jack Lang, qui a mis en exergue la double formation en histoire de l’art et en droit mise en place à Paris-I.
“Un fossé a pu sans doute se creuser entre la culture universitaire et la culture des jeunes qui fréquentent les universités”, a noté pour sa part Catherine Tasca. Il est difficile de dire si l’accroissement des pratiques culturelles sur les campus est de nature à réduire cette “fracture sociale” ; néanmoins, il répond à une réelle attente des étudiants. Déjà la moitié des universités se sont dotées d’un service culturel. Leurs moyens seront accrus, et les autres universités devront suivre l’exemple. Par ailleurs, les conventions entre les Drac et les universités, qui ne concernent aujourd’hui qu’un tiers d’entre elles, seront étendues. Le gouvernement incite également à la généralisation des cartes-culture, afin de favoriser la fréquentation des lieux culturels par les étudiants. Un programme à long terme.
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À l’échelon supérieur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°141 du 25 janvier 2002, avec le titre suivant : À l’échelon supérieur