An 2000

Le tribut de Rauschenberg

Le Journal des Arts

Le 14 mai 1999 - 348 mots

Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, Robert Rauschenberg poursuit une réflexion sur les apports culturels, technologiques et idéologiques de notre siècle. À la recherche d’une nouvelle communication entre les hommes, l’artiste américain a installé à Naples son tribut au XXIe siècle.

NAPLES (de notre correspondante) - “Contribution au XXIe siècle”, tel est le titre de l’installation imaginée par Robert Rauschenberg pour la piazza del Plebiscito à Naples. Inaugurée le 24 avril, elle est constituée de quarante-deux drapeaux, disposés des deux côtés de l’hémicycle néoclassique, et d’images sérigraphiées représentant vingt et un personnages. Placés entre les colonnes de l’église San Francesco di Paola, les portraits sont accompagnés d’inscriptions en italien et en anglais, indiquant le nom et le domaine d’activité du sujet représenté. Impliqué depuis des années, humainement et financièrement, dans des œuvres caritatives, l’artiste américain développe une idée centrale : parvenir à un nouveau modèle de collaboration et de communication entre les hommes.

Les images que Rauschenberg utilise aujourd’hui à Naples sont issues d’un projet imaginé au milieu des années quatre-vingt-dix : Tribute 21. Dans chaque domaine de la culture, de l’art, de la science et du savoir contemporain, il a choisi une personnalité emblématique, symbole de l’héritage que le XXe siècle transmettra au troisième millénaire : Steven Spielberg pour le cinéma, Ted Turner pour la communication, Mikhaïl Gorbatchev pour la paix, le Dalaï-Lama pour les cultures locales, Tricia Brown pour la danse ou John Cage pour la musique, par exemple – une sélection aussi éclectique que surprenante. À l’occasion de l’installation, un ouvrage édité par l’Association culturelle La Dogana fait le point sur les recherches de l’artiste dans ce domaine. Et un texte de Michele Bonuomo vient rappeler les relations de l’Américain avec Naples. Relations anciennes, puisque Robert Rauschenberg a présenté ses œuvres en 1974 à la “Modern Art Agency”, la première galerie de Lucio Amelio, chez qui il est revenu en 1987.

Les travaux d’aménagement sont financés par la municipalité de Naples, la région de Campanie et la Fondation Banco di Napoli. Organisée par l’Association La Dogana, l’exposition fera l’objet d’un documentaire réalisé par Pappi Corsicato.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°83 du 14 mai 1999, avec le titre suivant : Le tribut de Rauschenberg

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