Le temps d’une brosse à dents

Imaginez recevoir chez vous, par la Poste, un paquet long d’une trentaine de centimètres et pesant un peu plus de deux kilogrammes. Vous l’ouvrez et en sortez une enveloppe en tissu. Vous amorcez une bonbonne de résine polyuréthane. Et, ô miracle !, en quelques instants votre chaise se gonfle toute seule, avant de se solidifier et de prendre son aspect définitif. Quelques minutes auront suffi pour que vous vous retrouviez avec un nouveau meuble, à Paris ou à Tahiti, chez vous, tranquillement, quel que soit votre lieu de résidence, même le plus extrême.

Cette chaise, qui semble tout droit sortie des meilleurs romans de science-fiction, sera pourtant bientôt une réalité, son “inventeur” François Azambourg cherchant actuellement un éditeur. Le designer français pense également développer toute une gamme, de la chaise à la bibliothèque, en utilisant ce procédé que n’aurait pas renié César. Le principe même – une chaise compacte et donc facilement transportable avant sa “solidification” – correspond parfaitement au nouveau développement de la vente par correspondance, notamment grâce à l’Internet. Ludique, pratique et peu onéreuse, elle peut en effet être envoyée partout dans le monde, pour peu que l’on ait une boîte aux lettres. Jeune designer de 36 ans diplômé de l’école parisienne de design Ensaama, François Azambourg a déjà présenté ses créations au Salon du meuble de Paris et à la galerie du VIA en 1999 et en 2000. Tout en enseignant le design mobilier à l’école Boule, il a également réalisé de nombreuses scénographies (exposition “À la lecture des archives du sol”, Henin-Beaumont, 1994) et muséographies (“L’histoire du tabac et de ses usages, Musée-Galerie de la Seita, 1997).