Le scientifique - Micha Laury

Difficile, en regardant les œuvres qui jalonnent l’atelier de Micha Laury, de qualifier ce plasticien d’origine israélienne. Certes, on retrouve au gré de son parcours initié à la fin des années 1960 quelques motifs familiers. Parmi eux, le cerveau et la main, instruments nécessaires à tout processus créatif. Mais des matériaux aux thématiques, et jusqu’au registre des œuvres, la diversité règne. À dessein ?

C’est possible : Micha Laury fuit les estampilles et se rêve inclassable. Né dans un kibboutz dans les années 1940, il n’aime pas qu’on le catalogue artiste « israélien ». Son service militaire qui lui valut d’être blessé sur le champ de bataille ? Mieux vaut ne pas trop en parler : cela fait un peu trop « Beuys ». Pour justifier son éclectisme, cet autodidacte – il a été renvoyé des Beaux-arts de Tel-Aviv en 1967, parce qu’il refusait de « peindre des fleurs » – et disciple avoué de Duchamp et Jasper Johns préfère parler de curiosité. « L’inconnu me fascine », explique-t-il. D’où son intérêt pour la recherche scientifique, à laquelle il s’associe dans le cadre de sa prochaine installation – sur le cerveau, forcément.