La direction en chef de la prochaine Biennale d’architecture de Venise a dévoilé à Paris, le 21 mai,
le contenu de sa prochaine édition, la 8e du nom, baptisée “Next”?, qui aura lieu du 8 septembre au 3 novembre 2002. La manifestation entend ainsi opérer un recentrage.
PARIS - “En 2000, la 7e Biennale d’architecture, dirigée par Massimiliano Fuksas, s’était beaucoup plus attachée au visuel qu’à l’art de construire en terme propre”, a rappelé Franco Bernabè, président de la Biennale de Venise. Trop, à l’évidence, d’où la démission précipitée de Fuksas, sur fond de polémique, et le recentrage suggéré, cette année, à Deyan Sudjic, directeur de la revue italienne Domus et nouveau patron de la section architecture de la Biennale. “Il ne s’agit pas d’exposer une série d’installations du type art plastique, mais des projets bien réels qui viennent d’être ou seront bientôt construits, explique Deyan Sudjic. L’idée est de suggérer quelle direction prend aujourd’hui l’architecture et surtout d’insister sur le fait qu’elle est une activité physique et tactile et non pas une activité virtuelle !”
Dans les Giardini seront présentés les projets italiens, et à l’Arsenal, ceux du reste du monde, déclinés en dix catégories : logement, musée, gratte-ciel, gare & aéroport, école et université, espace du travail, bâtiments publics et religieux, édifices de commerce, lieux de loisirs et plans d’urbanisme. Deyan Sudjic a confié la scénographie de “Next” à l’architecte anglais John Pawson, qui devra en particulier, dans le long et bel édifice des Corderies, “créer des lieux d’intense émotion et de paix”. Quelque quatre-vingts équipes d’architectes vont y dévoiler plus de cent vingt projets (maquettes, plans, photos…), existants ou en devenir. Une sélection internationale à forte teneur anglo-saxonne – près d’un tiers –, dont onze américaines et dix anglaises, talonnées par les japonaises (huit), et où la France fait décidément pâle figure, avec seulement deux représentants : Odile Decq et Jean Nouvel. Heureusement que des pavillons nationaux exhibent, eux, leur “propre” production, comme ce sera le cas pour le pavillon français dont le commissariat a, cette année, été confié à Marie-Ange Brayer et Béatrice Simonot, déjà commissaires d’Archilab, les Rencontres internationales d’architecture d’Orléans dont la quatrième édition se déroule jusqu’au 14 juillet. Pas étonnant donc si la plupart des sélectionnés hexagonaux ont, par le passé, effectué l’étape orléanaise. Onze équipes défendront ainsi les couleurs de la France, un cocktail entre des aguerries (Frédéric Borel, Lacaton & Vassal, Du Besset/Lyon), la “nouvelle vague” (Manuelle Gautrand, DECOI, Didier Fiuza Faustino, Jakob & MacFarlane, Périphériques) et de jeunes loups (DZO, Avignon-Clouet et RMDM), récents lauréats des Nouveaux albums des jeunes architectes. Le thème choisi, “Contextes”, est plutôt neutre : “Nous voulons montrer l’hétérogénéité des projets français, de l’angle expérimental à la position environnementale, explique Marie-Ange Brayer, et dire, en outre, qu’une architecture n’est pas qu’un objet mais qu’elle se frotte à des questions de contexte, qu’il soit culturel, social ou politique.” Il en serait à moins !
Rappelons que la Biennale décernera trois prix : un Lion d’or au meilleur projet international, un Lion d’or au meilleur pavillon national, enfin un prix spécial pour le meilleur maître d’ouvrage. Un an pile après les événements du 11 Septembre, seront également exposées, en guise d’hommage, à la fois dans l’Arsenal et dans le pavillon des États-Unis, diverses propositions destinées à l’emplacement même de feu le World Trade Center.
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Le retour aux sources de la Biennale d’architecture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°150 du 31 mai 2002, avec le titre suivant : Le retour aux sources de la Biennale d’architecture