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Le prince Charles berné par des imitations de grands maîtres

Par Tristan de Bourbon, correspondant à Londres · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2019 - 381 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Un copiste assure avoir peint des œuvres, prêtées à la fondation du futur souverain britannique comme des toiles de maître.

Le Prince Charles. © Photo Dan Marsh, 2012, CC BY-SA 2.0.
Le Prince Charles.
Photo Dan Marsh, 2012

Le prince Charles est impliqué – bien malgré lui – dans une affaire de fausses peintures qui fait scandale. Sa fondation, The Prince’s Foundation, a en effet exposé plusieurs copies de Monet, Picasso et Dalí sur les murs de son siège, la Dumfries House, un palais écossais du XVIIIe siècle. Les toiles lui avaient été prêtées par James Stunt, un collectionneur, homme d’affaires et ami du futur souverain britannique, aujourd’hui déclaré en faillite, et avaient été estimées à 104 millions de livre sterling (120 millions d’euros).

Le service de presse du prince Charles a indiqué que les œuvres avaient été renvoyées à leur propriétaire après la révélation par le copiste américain Tony Treto qu’il en est l’auteur. « James Stunt m’a demandé de peindre des imitations pour son domicile », a-t-il expliqué au quotidien américain USA Today. « Il a récemment acheté une grande demeure à Los Angeles et une autre à Londres. Il m’a dit que ces peintures serviraient à les décorer. » Il indique avoir été rémunéré en nature avec des tableaux – originaux – du peintre britannique du XVIIIe siècle Joshua Reynolds.

Tony Treto fut condamné à six mois de prison ferme au début des années 1990 pour avoir réalisé des copies d’œuvres de grands maîtres et les avoir fait passer pour des originaux. Depuis, installé en Californie, il s’est reconverti dans la production de peintures originales. « Je ne fais pas de copies, je réalise des compositions originales en suivant le style et la technique de peintres célèbres, a-t-il relaté à USA Today. Ces peintures, bien qu’excellentes, ne résisteraient pas à la plus simple inspection. Les toiles utilisées sont d’aujourd’hui, tout comme les pigments, les cadres n’ont rien à voir avec ceux utilisés à l’époque. »

Le peintre estime que « le prince Charles n’est absolument pas à blâmer ». Les prêts ont été acceptés de bonne foi par sa fondation, qui n’a pas considéré de son devoir de vérifier l’authenticité des œuvres, comme se sont défendus ses porte-paroles. James Stunt a dans un premier temps indiqué sur une vidéo publiée sur son compte Instagram que les œuvres étaient véritables, tout en s’excusant sincèrement auprès du prince de Galles. La vidéo n’est aujourd’hui plus accessible.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Le prince Charles berné par des imitations de grands maîtres

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