Après avoir résisté à toutes les vicissitudes depuis près de vingt siècles, combien de temps encore le pont du Gard tiendra-t-il ? La crue historique que vient de subir le Gard l’a encore un peu plus fragilisé. Après les pluies diluviennes, un torrent d’eau de 10 mètres de haut, plus d’1,60 mètre au-dessus du record de 1958, a surgi sous les premières voûtes du pont. Les flots ont mis à nu un massif rocheux fissuré sur lequel reposent les piliers, relançant le débat sur la fragilisation de l’ouvrage. Pour le président du comité intercommunal de défense du site, Claude Larnac, l’arche centrale s’appuie sur des blocs karstiques dangereusement creusés par l’érosion. “Le pont a subi une force 2 000 fois plus importante puisque le débit est passé de 35 m3/s à 5 000”, dit-il. Un ancien rapport du centre d’études techniques de l’équipement évoque un risque d’”effondrement” ou de “basculement vers le vide” du rocher, le pilier tenant par un “effet de voûte”. Le conseil général du Gard a toutefois annoncé une prochaine commission d’experts pour inspecter l’ouvrage.
La crue a par ailleurs provoqué l’inondation de la carrière romaine, et ravagé les berges de la rive droite du site complètement réaménagé depuis 1995, causant près de 8 millions d’euros de dégâts. Trente hectares d’arbres, de saules, de chênes et de peupliers, un parking de 600 places, une salle de spectacle ont disparu. Quant au système de mise en lumière, créé par James Turrell, inauguré lors des célébrations de l’an 2000, il a été détruit. Heureusement, la rive gauche surélevée, où se situe le musée, n’a pas été touchée et le site a rouvert dès le lendemain de la crue.
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Le pont du Gard tient bon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°155 du 27 septembre 2002, avec le titre suivant : Le pont du Gard tient bon