PAYS DE GALLES / ROYAUME-UNI
Les bénéficiaires des subventions de la National Lottery doivent désormais verser un salaire minimum aux artistes qu’ils emploient.
Le Conseil des arts du Pays de Galles, dépendant du ministère de la Culture du Royaume-Uni, a publié la semaine dernière une nouvelle version de sa charte de candidature aux aides financières de la loterie nationale britannique. Dorénavant, les institutions culturelles qui souhaitent bénéficier de ses subventions ne pourront plus rémunérer leurs artistes en dessous d’un salaire minimum.
Pour obtenir le soutien de la National Lottery, les opérateurs culturels du Royaume-Uni doivent soumettre leur demande auprès du Conseil des arts propre à chaque nation du pays. Depuis son lancement en 1994, la National Lottery a permis à l’Heritage Fund, une des structures de redistribution de ses gains, de verser au total 2,4 milliards de livres (2,7 milliards d’euros) à plus de 1 200 musées britanniques. À l’instar du Loto du patrimoine, ces subventions sont prélevées sur la vente de jeux.
Au Pays de Galles, un opérateur culturel peut demander une subvention de 50 000 livres maximum (57 000 euros). Pour en bénéficier, il devra désormais répondre aux standards de rémunération requis par le Conseil des arts gallois. « Nous ne financerons plus les demandes qui rétribuent les salariés avec des montants trop faibles, indique la charte de l’organisme, nous souhaitons que les demandeurs respectent les tarifs quotidiens/hebdomadaires du secteur. »
Les tarifs quotidiens sont de 168 £ (192 €) pour les artistes visuels, tandis que les tarifs hebdomadaires sont de 483 £ (553 €) pour les acteurs, chanteurs et danseur, et 556 £ (636 €) pour les musiciens.
« Si nous voulons vraiment faire en sorte que les privilèges soient supprimés et que chacun puisse travailler durablement dans le domaine des arts, le salaire minimum sera un outil majeur », a déclaré un représentant du Conseil des arts du Pays de Galles.
La précédente charte de l’organisme faisait déjà de la rémunération des artistes un des critères d’éligibilité aux subventions, mais sans indiquer de minimum. C’est encore le cas pour le Conseil des arts d’Angleterre, qui a indiqué qu’il ne suivrait pas l’exemple de son homologue gallois. « Nous attendons de toutes les organisations financées qu’elles prouvent que les rémunérations versées aux artistes, créateurs et spécialistes soient supérieures ou conformes aux tarifs fixés par les organismes majeurs de l’industrie », a tout de même précisé un de ses représentants.