Pour l’édition 1998, les Journées du Patrimoine ont choisi de mettre en avant les métiers et les savoir-faire, héritage des siècles passés perpétué par les artisans d’aujourd’hui. Démonstrations techniques, rencontres avec les acteurs du patrimoine, ouvertures exceptionnelles constitueront le noyau de cette manifestation populaire, élargie à l’Europe grâce à des projets transfrontaliers.
PARIS - Les coupes budgétaires sauvages pratiquées par les gouvernements Balladur et Juppé avaient touché de plein fouet les entreprises, artisanales pour la plupart, qui travaillent à la restauration des monuments historiques, provoquant la suppression de milliers d’emplois. L’idée du ministère de la Culture de consacrer l’édition 1998 des Journées du Patrimoine à ces métiers sinistrés est donc bienvenue. Les 19 et 20 septembre, les métiers et savoir-faire seront ainsi à l’honneur dans bon nombre des douze mille sites ouverts pour ce rendez-vous désormais rituel. Après avoir mis l’accent l’an dernier sur le patrimoine industriel, les organisateurs s’efforcent à nouveau d’élargir la perception que le public se fait de son patrimoine. En effet, les traditions artisanales sont un héritage vivant, transmis par la pratique et perpétué dans la restauration des monuments et des œuvres d’art. Les démonstrations auxquelles se livreront les artisans, parfois sur des chantiers en cours ou fraîchement achevés, mettront en valeur aussi bien les métiers traditionnellement attachés aux monuments historiques – charpenterie et couverture, taille de la pierre et du bois, vitrail... – que d’autres activités moins naturellement liées à l’idée de patrimoine, telles la reliure, la faïence ou la dentellerie. Ces opérations, auxquelles s’ajoutent des ateliers dans de nombreux musées, devraient répondre à la curiosité manifestée par les visiteurs pour tous les mystères de la technique et – pourquoi pas ? –, susciter des vocations parmi les plus jeunes. Naturellement associés à cette manifestation, les Compagnons du Devoir ouvriront leurs maisons pour l’occasion.
Ces Journées permettront par ailleurs de présenter les restaurations menées récemment sur certains monuments, comme le château de Villandry, l’hôtel Raoul de La Faye à Paris, ou encore de découvrir des bâtiments habituellement fermés au public : les palais de la République et les ambassades parisiennes, bien sûr, mais également le Palais du gouverneur militaire de Strasbourg, la citadelle de Verdun, ainsi que de nombreuses demeures privées. Parmi ces lieux ouverts exceptionnellement figure le site archéologique de la Cité d’Affrique, village fortifié du Ve siècle avant notre ère, qui s’inscrit dans un des circuits transfrontaliers proposés aux participants – en l’occurrence les fortifications en Sarre, en Wallonie, au Luxembourg et en Lorraine. De leur côté, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ont souhaité attirer l’attention sur les traces et la mémoire de la Guerre de 14-18.
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Le Patrimoine tient dans la main
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°66 du 11 septembre 1998, avec le titre suivant : Le Patrimoine tient dans la main