Le Musée Maïdan documente la guerre en Ukraine 

Documentée par les médias, la guerre en Ukraine l’est aussi par le Musée Maïdan à Kiev. Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, le 24 février dernier, le conservateur du Musée Maïdan Ihor Poshyva et son équipe parcourent le pays à la recherche d’objets du quotidien (des livres, photos, témoignages…) afin de retracer une partie de l’histoire des populations locales confrontées à l’invasion.

« A Boutcha, par exemple, nous avons récupéré des objets abandonnés alors que les gens tentaient d’évacuer la ville. Nous avons pris des tissus blancs que les gens avaient attachés aux rétroviseurs de leurs voitures alors qu’ils tentaient de s’échapper : il s’agissait de drapeaux de reddition qui indiquaient qu’ils n’étaient que des civils fuyant la guerre », a-t-il précisé. « Nous ne nous concentrons pas sur l’histoire militaire de la guerre. Ça, c’est pour les autres institutions [comme le Musée national d’histoire militaire de Kiev]. Nous essayons plutôt de rassembler des objets qui racontent des histoires symboliques et émotionnelles », a-t-il ajouté.

Tous ces objets, qu’Ihor Poshyva et ses collègues collectent depuis plus de trois mois, vont rejoindre les 4 000 objets que compte le Musée Maïdan. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la collection du musée a été transférée dans un lieu tenu secret. Figurant sur la liste des lieux menacés par l’invasion russe, il a été obligé de la déplacer, indique le conservateur.

Créé en 2014, le Musée Maïdan a d’abord servi à documenter la révolution qui porte son nom. Aussi appelée la Révolution de février ou la Révolution de la Dignité, la Révolution de Maidan, qui s’est déroulée entre les 18 et 23 février 2014 en Ukraine, avait conduit à la destitution du président prorusse Viktor Ianoukovytch. Situé au cœur de Kiev, il a récemment coopéré avec l’UNESCO et le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) pour la traduction en ukrainien du manuel du Patrimoine en péril élaboré en 2016.