Les éléments s’acharnent sur le Musée des monuments français, au Palais de Chaillot. Six mois après un incendie, il est aujourd’hui victime de la pluie, qui s’infiltre par la toiture provisoire et met en danger les moulages. Les incertitudes pesant par ailleurs sur l’avenir du musée devraient être levées par la remise, en février, d’un rapport qui servira de base à la redéfinition d’un projet muséographique contesté.
PARIS - À la suite du sinistre du 23 juillet dernier, la galerie Davioud du Musée des monuments français (MMF) avait été pourvue d’une couverture provisoire, le temps de mener à bien l’expertise. Sous l’effet des intempéries, ce “parapluie” s’est révélé largement insuffisant et l’humidité a commencé d’imprégner les moulages monumentaux. Malgré la sensibilité à l’eau des sculptures en plâtre, aucun dommage irréversible n’a encore été constaté. Cependant, la lenteur des investigations laisse craindre une prolongation de cette situation. “Prévue pour durer deux ou trois mois, l’expertise en est à son sixième mois”, observe Guy Cogeval, directeur du MMF. Selon la Direction du Patrimoine, elle devrait être terminée avant l’été prochain. Aucune opération de réhabilitation n’ayant été budgétée pour 1998, le “parapluie” sera remplacé, mais seulement en février ou mars, ce qui laisse le temps à la pluie, au gel ou à la neige de continuer leur ouvrage. À Dunkerque, c’est le Musée d’art contemporain, dans lequel l’eau s’infiltre de toutes parts, qui vient d’être fermé.
Le projet de réaménagement initial du MMF, arrêté avant la fermeture, prend également l’eau : il sera remanié sur la base d’un rapport commandé par Catherine Trautmann à Jean-Louis Cohen, professeur d’université et commissaire de l’exposition sur l’architecture des années trente au MMF. Jugeant le projet antérieur “creux”, il souhaite que le futur Centre de Chaillot devienne une “institution plus publique, plus centrée sur la création et regroupant plus d’activités”. D’ores et déjà, il peut affirmer qu’“il n’y aura pas de nouveaux moulages”, précisant que “c’est un souhait de François Barré, directeur de l’Architecture et du Patrimoine”. Pour les XIXe et XXe siècles, l’accent sera mis sur l’architecture, grâce à l’arrivée de l’Institut français d’architecture. Sa collection de dessins d’architecture, l’une des plus importantes d’Europe, permettra de développer une politique d’expositions ambitieuse, si toutefois le budget de fonctionnement le permet.
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Le Musée des monuments français sous la pluie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°52 du 16 janvier 1998, avec le titre suivant : Le Musée des monuments français sous la pluie