Le modèle économique de la Villa Albertine se met en place

Contrairement à ses illustres consœurs à Rome (Villa Médicis) ou Madrid (Casa Vélazquez), la « Villa » Albertine est en réalité un programme d’immersion dans une dizaine de villes des États-Unis pour une durée moyenne de trois mois. Le programme est ouvert à des écrivains, des photographes, des auteurs de bande dessinée, des cinéastes – c’est le profil des premiers résidents –, mais aussi à des artisans d’art.

La Fondation Bettencourt-Schueller, déjà sponsor de la Villa Kujoyama au Japon, vient de signer un partenariat jusqu’en 2025 avec l’Institut français, dans lequel elle finance le transport et la vie sur place de six artisans d’art par an, pour un budget annuel d’environ 150 000 euros. C’est ainsi que l’an prochain, Steven Leprizé (lauréat 2017 du prix de l’intelligence de la main) s’installera pendant quelques mois à New York au contact de la plateforme WantedDesign et d’un collectif de créateurs. Une belle opportunité pour le jeune ébéniste de se confronter aux pratiques de ses pairs, mais aussi de faire la promotion de sa propre société. Car Olivier Brault, le directeur de la fondation, entend bien aider les artisans d’art, à trouver des débouchés à l’international.

Selon Matthieu Peyraud, directeur de la culture et de l’enseignement au Quai d’Orsay, le budget actuel de la « Villa », environ 1,7 million d’euros, permet d’accueillir une soixantaine de résidents par an. « Mais cela peut être davantage », si d’autres mécènes rejoignent la Fondation Bettencourt-Schueller.