Le bilan du mécénat d’entreprise en France, pour 1996, montre une progression essentiellement marquée en faveur de la solidarité, indique le rapport annuel de l’Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical). Son président, Jacques Rigaud, souhaite réunir une table ronde interministérielle.
PARIS - L’an dernier, un nombre à peu près constant d’entreprises ont engagé des actions de mécénat – 1 510 contre 1 550 en 1995 –, mais les bénéficiaires ont été plus nombreux – 4 550 contre 3 750 – et le budget global a augmenté – 1,86 milliard de francs contre 1,7 milliard. Le rapport souligne trois grandes tendances : un mécénat de plus en plus professionnel, prenant des initiatives et jouant sur le long terme, le rôle croissant du personnel des entreprises et une complémentarité accrue du mécénat “croisé” entre culture, solidarité et environnement. “Le mécénat progressera davantage par l’accroissement du nombre des entreprises que par le surcroît d’efforts des entreprises déjà convaincues et qui sont à la limite de ce qu’elles peuvent faire”, a estimé le président de l’Admical, Jacques Rigaud, lors d’une conférence de presse. “Nous sommes arrivés, a-t-il ajouté, à un moment où l’État ne peut tout faire. C’est dans la société civile que se trouvent les facteurs d’initiative et d’innovation. Je souhaite réunir une table ronde avec les trois ministres de la Culture, des Affaires sociales et de l’Environnement pour voir comment l’on peut maintenant progresser”. Le mécénat de solidarité est, comparativement à l’environnement et à la culture, celui qui montre la plus forte progression, avec 450 entreprises impliquées en 1996, contre 400 en 1995, 1 700 actions (contre 1 000) et 720 millions de francs (contre 670 millions). Toutefois, la culture reste largement prioritaire chez les mécènes. Mille entreprises y ont contribué en 1996 (1 100 en 1995), 2 650 actions ont été enregistrées (contre 2 600) et son budget est passé à 1,1 milliard de francs (contre 960 millions). La musique, en légère régression, reste gagnante avec 28 % des opérations de mécénat, devançant les arts plastiques et les musées (21 %), l’audiovisuel et le multimédia (10 %), le patrimoine (9 %), et ne laissant qu’un ou deux os à ronger à la danse (3 %) et à l’architecture (2 %).
Par ailleurs, a relevé Jacques Rigaud, “le mécénat n’est pas l’apanage des grandes entreprises”. La part des petites et moyennes entreprises – de moins de 500 salariés – s’est stabilisée, représentant 58 % des actions de mécénat. Enfin, 13 fondations ont été créées depuis janvier 1996, “preuve d’un engagement sur le long terme”, tandis que 70 clubs d’entreprises font du mécénat collectif. Lors de cette conférence, Yoshiharu Fukuhara, président du Kigyo Mecenat Kyogikai – homologue japonais de l’Admical – et de Sisheido, a présenté le bilan du mécénat culturel au Japon. Deux cent trente entreprises y ont été recensées en 1996 contre 150 en 1994, 1 380 actions de mécénat (contre 1 427), et un budget total de 900 millions de francs (contre 800 millions). La musique classique, les expositions d’arts plastiques et le théâtre se placent en tête, tandis que les principaux mécènes proviennent du secteur des alcools, des cosmétiques, de l’automobile, de l’électroménager ou des grands magasins.
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Le mécénat joue la solidarité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Le mécénat joue la solidarité