Après notre article intitulé « Le Frac Bretagne attaqué » (le JdA n° 100), nous avons reçu de Josselin de Rohan, président du Conseil régional de Bretagne, une lettre dont nous publions
ci-dessous des extraits :
Il n’y a jamais eu et il n’y aura pas “d’infiltration insidieuse de l’extrême-droite” dans la politique culturelle du Conseil régional de Bretagne. Depuis le vote du budget 1999, dont j’ai eu la responsabilité, le Front national et le Mouvement national républicain lorsqu’il est né, ont toujours repoussé les budgets de la culture. Je me suis exprimé à chacune de mes interventions, soit en Assemblée, soit dans la presse, avec la plus grande fermeté sur ce qui me semble essentiel pour la création : la liberté d’expression. J’ai dit et répété qu’il n’y aurait jamais en Bretagne, tant que j’en aurais la responsabilité, de “culturellement correct”.
Vous comprendrez combien je considère comme inadmissible le procès qui est fait à la Région de laisser s’infiltrer “un discours d’extrême droite” au prétexte que le Conseil régional a souhaité qu’une réflexion sur le Frac puisse être menée avec l’État en toute clarté et non dans le dogmatisme et la soumission magistrale. Cette demande est d’autant plus légitime que le Conseil régional est, depuis l’origine, le principal financeur. Si, en 1999, une partie de l’enveloppe affectée a été suspendue dans l’attente des résultats de cette réflexion, pour l’année 2000 la dotation de la Région au Frac établie sur les bases antérieures, atteint 2,530 millions de francs pour une contribution de 1,770 million de francs attendus de l’État.
Je tiens, pour clore ce débat sans fondement, à vous rappeler qu’en ce qui concerne le budget de la culture de cette année 2000, qui atteint 5 % du budget régional soit 176 millions de francs, celui-ci a été voté tant par la majorité régionale (RPR-UDF) que par l’opposition (gauche plurielle), le Front national et le Mouvement national républicain le repoussant à nouveau. Cette réalité me paraît parfaitement explicite.
Josselin de Rohan, Président du Conseil régional de Bretagne
Il n’a jamais été question de faire un procès à la Région Bretagne, ou de dénoncer “un discours d’extrême-droite” au seul fait que la Région ait souhaité mener une réflexion sur le Frac. Il est en revanche légitime de s’interroger sur les propos de Jean-Yves Cozan, vice-président du Conseil régional de Bretagne chargé des affaires culturelles, quand celui-ci évoque “des artistes étrangers à la Bretagne”, ou “l’argent des Bretons”. Peut-être est-ce plutôt ici que réside le “dogmatisme” dont parle M. de Rohan. Nous nous félicitons de l’engagement renouvelé de la Région Bretagne pour le soutien financier de la culture, et du fait qu’elle ait accorde un peu plus de 0,07 % de son budget annuel à “son” Frac, à de nombreux égards exemplaire.
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Le Frac Bretagne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°102 du 31 mars 2000, avec le titre suivant : Le Frac Bretagne