Église - Restauration

LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PARIS

Le chantier de Notre-Dame commence cet hiver

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 2021 - 668 mots

PARIS

Après la sécurisation, le chantier de Notre-Dame rentre dans une nouvelle phase. Si la reconstruction ne sera pas finie « en cinq ans », selon le vœu d’Emmanuel Macron, les premiers fidèles pourraient revenir dès 2024.

Paris. C’est à l’occasion des Journées européennes du patrimoine que l’établissement public chargé de la conservation et la restauration de Notre-Dame a annoncé la fin du chantier de conservation de l’édifice. Hors de danger, la cathédrale est désormais consolidée et mise hors d’eau par une bâche, afin d’accueillir le chantier de restauration.

En avril dernier, c’est une première étape qui avait été franchie, avec la fin de l’évacuation et du tri des vestiges effondrés et, en grande partie, calcinés. Un travail colossal mené conjointement par la Drac Île-de-France, le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) et le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH). Auparavant, c’est la tâche non moins titanesque, et risquée, du démontage de l’échafaudage qui s’était achevée en novembre 2020, après six mois de travail. Dans la foulée, le grand orgue de la cathédrale avait été déposé.

Numéro d’équilibriste

Arcs consolidés de cintres en bois, croisée du transept sécurisée, et même quelques premiers tests de nettoyage des murs dans les chapelles, le chantier est maintenant prêt pour la phase de reconstruction. Les délais de ce premier chantier de sécurisation, notamment occasionnés par la pollution au plomb, contrarient cependant l’ambition du président de la République d’un chantier bouclé « en cinq ans ».

Le général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé du chantier, avait dès janvier 2020 prévenu que l’objectif d’une restauration complète en 2024 ne serait pas tenable. Devant la commission Culture du Sénat, le général a confirmé ce pronostic dans un numéro d’équilibriste, conciliant les ambitions présidentielles et les réalités d’un chantier patrimonial. « Quand on parle de 2024, on parle de l’ouverture de la cathédrale au culte et à la visite. Ce qui ne veut pas dire que tout sera terminé », a-t-il expliqué, avant de renvoyer la balle à la mairie de Paris, dont le réaménagement du parvis ne commencera pas avant 2024.

Pour l’heure, les appels d’offres pour le chantier de restauration devraient être lancés prochainement, pour commencer les travaux au début de l’hiver. Le 16 septembre, un don de soixante chênes par l’Agence des espaces verts franciliennes annonçait la prochaine reconstruction « à l’identique » de la charpente et de la flèche de Viollet-le-Duc. À l’intérieur de la cathédrale, c’est avant tout un grand travail de nettoyage des surfaces qui commencera dans la nef, à présent bardée d’échafaudages et protégée par une bâche.

Côté finances, le général assurait devant les sénateurs que l’élan de générosité « ne tarissait pas ». 842,8 millions d’euros ont été collectés, la majeure partie de ces dons arrivant par l’intermédiaire de la Fondation Notre-Dame (360 millions) et la Fondation du patrimoine (232 millions). S’il n’a pas indiqué comment serait répartie cette somme, Jean-Louis Georgelin a annoncé que l’estimation de 165 millions d’euros pour les dépenses de la phase de sécurisation serait tenue, « et probablement légèrement inférieure ».

Quatre équipes en compétition pour « révéler » la cathédrale  


Urbanisme. « Une intervention sobre et délicate » : voilà l’esprit que souhaite donner la Mairie de Paris au réaménagement des abords de Notre-Dame. Lors d’une conférence de presse tenue le 27 septembre, Anne Hidalgo a présenté les quatre équipes en compétition pour ce chantier. Le nom du lauréat devrait être connu à l’été 2022, pour un début des travaux programmé après les Jeux olympiques de 2024. « Nous voulons redonner toute sa beauté à la cathédrale, mieux la mettre en valeur pour mieux la révéler, dans le respect de l’histoire du lieu », a annoncé la maire de Paris, qui a par ailleurs exclu « tout geste architectural ». Le projet urbanistique devra faire une place au végétal, lier le monument à la Seine, veiller à la circulation des flux touristiques, ainsi que trouver de nouveaux usages au parking souterrain. Les quatre équipes en lice sont pluridisciplinaires, selon le vœu de la Mairie, associant urbanistes, paysagistes et architectes du patrimoine.

 

Sindbad Hammache

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°574 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Le chantier de Notre-Dame commence cet hiver

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