Un nuage épais qui déboule dans une rue de Paris, un soleil dans la nuit, des phénomènes magnétiques repérés sur les ondes radio, une réalité parallèle filmée ici, une aurore boréale reconstituée ou une machine à paysage à expérimenter là, Laurent Grasso joue avec la nature de ses images, trop troubles pour se caler sur le réel, trop vraisemblables pour basculer dans la pleine étrangeté.
Toutes flottent dans une dimension inconnue et secrète, empruntant aux mythologies scientifiques, au cinéma comme au paranormal sans cesser jamais de bousculer la constitution du regard.
Rien de lunaire ou de fantasque pourtant chez cet ancien des Beaux-Arts de Paris qui semble aborder chaque piste avec un sérieux et une détermination à toute épreuve. Visage rond, œil sombre, le jeune Alsacien commence par piocher ses outils aux Arts-déco à Strasbourg. Ce ne seront pas les bons.
C’est finalement à la Cooper Union School de New York que cet affamé de science-fiction en général et de Philip K. Dick en particulier les affûtera, durablement marqué par l’enseignement de Hans Haacke. Manipulant des outils et récits scientifiques souvent repris depuis, les années 2000 seront les siennes. Grasso se fait rapidement une place sur la scène française, projetant ses images entre menace, récits sourds, et poésie flirtant avec nos paranoïas contemporaines.
1972
Naissance à Mulhouse.
1999
Diplômé de l’École des beaux-arts de Paris.
2002
Première exposition à la galerie chez Valentin.
2004
Résidence à la Villa Médicis.
2008
Nominé pour le prix Marcel Duchamp.
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Laurent Grasso
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°605 du 1 septembre 2008, avec le titre suivant : Laurent Grasso