L’atelier de Clément Bagot

Une porte cochère, un petit jardin, deux bâtiments qui l’enserrent à 90°, l’un d’habitation, l’autre ayant jadis servi comme petite usine à faire sécher les peaux de lapins. Ça fait penser au Paris du XIXe siècle, mélange nostalgique entre vie à la ville et vie à la campagne.

Un artisan de l’éclairage urbain, un restaurateur de meubles anciens et Clément Bagot se partagent l’ex-petite usine, où celui-ci est installé à l’étage. On y grimpe par un escalier en bois raide qui donne sur un espace totalement envahi par le travail. De très nombreuses étagères regorgeant de paperasses et de bouquins, notamment d’architecture, sinon de machines électriques en tous genres. Des rangées de serre-joints accrochés aux poutres du plafond. Des colonnes de petits tiroirs dans lesquels l’artiste stocke tous les trésors miniatures qui lui servent à composer ses sculptures. Une table d’archi posée sur des tréteaux sur laquelle Bagot passe des heures et des heures à faire ses dessins au Rotring. Un ordinateur, des tas de lampes ici et là, tout plein de matériel un peu partout et de grands dessins étendus au sol, protégés par des cartons, qui n’attendent plus que leur auteur, allongé sur le ventre sur une planche ou enjambant l’œuvre en cours, continue son travail… L’atelier de Clément Bagot tient de la caverne d’Ali Baba, on se sent tout à la fois isolé et dans le monde.