De la motte castrale du IXe siècle à la demeure de plaisance fortifiée du début du XVIe siècle, Châteaux-forts étudie le symbole architectural du Moyen Âge en prenant soin d’évoquer le contexte politique et social de la France médiévale.
Flanqué de quatre tours, entouré d’un fossé et accessible par un pont-levis, le château fort est ancré dans l’imaginaire collectif comme le symbole intemporel du Moyen Âge. Pourtant, l’époque médiévale s’étend sur cinq siècles et ses bâtiments n’ont cessé de se modifier parallèlement à l’histoire de France. Châteaux-forts divise l’évolution architecturale des constructions en s’appuyant sur la chronologie politique de la France : la motte castrale, du début de la dynastie capétienne à l’an 1000, le donjon jusqu’à l’agrandissement du royaume de France à l’Artois (1180), la rationalisation de l’architecture sous le règne de Philippe Auguste (1180-1123) et Saint Louis (1226-1270), le rôle du château dans la guerre de Cent Ans (1328-1453), et le château de plaisance, du sacre de Charles VII (1429) à celui de Louis XII (1498). L’exploration de ces périodes se fait sous forme d’animations et de diaporama au déroulement chronologique ou thématique – châtelains ou symbolique du bâtiment, par exemple –, le tout commenté par l’acteur Jean-Pierre Kalfon.
Riche d’un lexique de deux cents termes, l’architecture est évidemment le principal sujet du cédérom, qui s’attarde sur la barbacane, les tours de flanquement, la typologie des archères ou encore les mâchicoulis au nom si évocateur. Mais, par rebonds, les méthodes et techniques de travail, l’organisation sociale, l’économie ou encore la démographie sont largement abordées par des notices, le château apparaissant alors comme le reflet de son époque. Sous l’intitulé “Chroniques”, ces sujets sont d’ailleurs repris sous la forme d’un tableau, à la lecture horizontale ou verticale. Avec 160 sites répertoriés en France dans l’”Atlas”, le logiciel ne manque pas d’exemples. D’Ivry-la-Bataille à Amboise, en passant par Dourdan, sans omettre le Louvre ou Vincennes, chaque bâtiment fait l’objet d’un historique, complété par des liens hypertextes et des photographies. Véritable “guide Michelin du château fort”, la carte fournit également toutes les coordonnées pratiques pour les visiter ! Pour les casaniers, un château virtuel est également au menu. “L’accompagnement du projet architectural en trois dimensions a justifié une restauration virtuelle d’un château fictif, ce qui est certainement plus honnête et moins coûteux que de restaurer un monument réel”, explique l’archéologue Nicolas Faucherre, auteur du cédérom. La reconstitution d’un site de 20 hectares, avec son marais et son village, permet en effet de suivre époque par époque les différentes modifications : le donjon s’élève en pierres, des tours y sont adjointes, enfin des ornements gothiques font leur apparition... Bref, la technologie des jeux vidéo au service de l’archéologie.
Nicolas Faucherre, Châteaux-forts, éditions Syrinx, 299 F.
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A l’assaut !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°93 du 19 novembre 1999, avec le titre suivant : A l’assaut !