De Paris à Londres, en passant par Berlin, Cologne, Zurich et Stockholm, Le Journal des Arts vous propose une visite de quelques-unes des plus belles collections d’art chinois des musées européens.
Musée national des arts asiatiques-Guimet
Jades et céramiques de la période néolithique, bronzes des dynasties Shang et Zhou, sculptures monumentales relevant de l’art bouddhique, pièces de mobilier en bois laqué ou en bois de rose, peintures datant des Tang aux Qing… la section chinoise du Musée Guimet compte environ 20 000 objets couvrant sept millénaires de production artistique, depuis ses origines jusqu’au XVIIIe siècle. Elle offre notamment un riche panorama de la céramique chinoise, avec quelque 10 000 grès, céladons et porcelaines, témoins des grandes innovations techniques et des principaux courants esthétiques. Héritière du Musée des religions créé par l’industriel lyonnais Émile Guimet (1836-1918), l’institution inaugurée en 1889 s’est orientée vers l’Asie, au gré des dons et transferts de collection. Après la Seconde Guerre mondiale, le Musée Guimet livre au Louvre ses pièces égyptiennes et reçoit en retour l’ensemble des œuvres du département des Arts asiatiques, principalement de Chine et du Japon. Dès lors, l’établissement de la place d’Iéna devient l’un des premiers musées d’art de l’Asie dans le monde. Dirigé par Jean-François Jarrige, le musée a été rénové de 1996 à 2000 par Henri et Bruno Gaudin (lire le JdA n° 118, 5 janvier 2001). Daphné Bétard
- MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES-GUIMET, 6 place d’Iéna, 75016 Paris, tél. 01 56 52 53 00, www.museeguimet.fr, tlj sauf mardi, 10h-18h.
British Museum
Le British Museum possède l’une des collections d’antiquités, de porcelaines et de peintures chinoises les plus riches au monde. Outre les laques, les bronzes, les jades (dont la majorité provient de la collection de Sir Joseph Hotung) et autres arts appliqués datant du Néolithique jusqu’au début du XXe siècle, les peintures bouddhiques de Dunhuang (Asie centrale) et le Rouleau d’admonition de Gu Kaizhi font partie des pièces clés du musée. Si celui-ci ne possédait à sa fondation qu’un modeste échantillon d’objets d’art du continent asiatique, le XIXe siècle fut celui de l’enrichissement avec de nombreuses donations. Le département d’Antiquités orientales a été créé en 1921, grâce à Sir Augustus Wollaston Franks, et a fusionné en 1933 avec les collections asiatiques du département des Arts graphiques, formant ainsi l’un des plus importants ensembles d’arts et d’antiquités asiatiques dans le monde occidental. Le 1er avril 2003, les départements d’Antiquités orientales et d’Antiquités japonaises ont été réunis pour constituer le nouveau département d’Asie.
À signaler également à Londres, l’extraordinaire collection de 20 000 objets chinois du Victoria & Albert Museum. Maureen Marozeau
- BRITISH MUSEUM, Great Russell Street, Londres, tél. 44 207 323 8299, tlj 10h-17h30, 10h-20h30 le jeudi et le vendredi, www.thebritishmuseum.ac.uk
- VICTORIA & ALBERT MUSEUM, Cromwell Road, Londres, tél. 44 2070 942 2000, tlj 10h-17h45, 10h-22h le mercredi, www.vam.ac.uk
Museum Rietberg
Le Museum Rietberg de Zurich s’est spécialisé dans l’art funéraire (bronzes, jades et céramiques de la collection Menten), la peinture des dynasties Qing et Ming (1368-1911), les stèles en pierre de la dynastie Wei du Nord (386-534), et les sculptures de temples creusés dans des grottes. Le musée zurichois peut également se targuer de posséder un bel ensemble d’objets en or et en argent ainsi que de bronzes anciens. Enfin, sa collection de peintures tardives rivalise avec celle de Berlin. M. M.
- MUSEUM RIETBERG, Gablerstrasse 15, Zurich, tél. 41 1 206 31 31, tlj sauf lundi 10h-17h, 10h-20h le mercredi, www.rietberg.ch
Östasiastika Museet de Stockholm
L’Östasiastika Museet de Stockholm rassemble près de 100 000 objets d’art dont les deux tiers sont d’origine chinoise. L’ensemble de bronzes Ordos, unique au monde, et les 500 poteries peintes du Néolithique, découvertes par l’archéologue suédois Johan Gunmar Andersson dans les années 1920, donnent à la collection son caractère exceptionnel. Le musée couvre vingt siècles de céramique, de la période Han à la dynastie Qing, sans oublier les peintures, les calligraphies et les laques. Il rouvrira ses portes après rénovation en septembre 2004. M. M.
- ÖSTASIASTIKA MUSEET, Tyghusplan, Skeppsholmen, Stockholm, tél. 46 851 955 750, www.mfea.se
Musée Cernuschi
Fermé pour rénovation depuis 2001, le Musée Cernuschi devrait rouvrir en 2004. Léguée à la Ville de Paris en 1896, la collection du riche financier Henri Cernuschi constitue un bel ensemble d’art de la Chine ancienne. Aux 5 000 objets initiaux (laques, céramiques, bronzes, ivoires) se sont ajoutées des pièces d’exception comme, en 1956, le rouleau Chevaux et palefrenier, rare peinture originale du VIIIe siècle devenue la pièce maîtresse du musée. Le fonds compte aujourd’hui plus de 10 000 œuvres, bronzes archaïques, statuettes funéraires (IIIe siècle avant J.-C.-XIIe siècle après) et sculptures bouddhiques (Ve-XIe siècles). D’un coût de 4,7 millions d’euros, les travaux de rénovation de l’établissement vont lui permettre de gagner 1 000 m2 de surfaces supplémentaires comme de moderniser sa muséographie. D. B.
- MUSÉE CERNUSCHI, 7 avenue Vélasquez, 75008 Paris, tél. 01 45 63 50 75, à partir de 2004 tlj sauf lundi et jours fériés, 10h-17h40.
Museum für Ostasiatische Kunst de Berlin
Le Museum für Ostasiatische Kunst de Berlin réunit des objets archéologiques chinois comme des bronzes anciens, des céramiques et des objets en jade. Mais ce sont surtout ses collections de peintures et de calligraphies chinoises qui font sa fierté, ainsi que quelques chefs-d’œuvre datant du XVIIe siècle, tel un petit gobelet de porcelaine qui appartenait à la collection des électeurs de Brandebourg, et un trône impérial en bois de palissandre avec des incrustations de nacre sur fond de laque et d’or, doté de son paravent assorti. M. M.
- MUSEUM FÜR OSTASIATISCHE KUNST, Takustraße 40, Berlin – Dahlem, tél. 49 308 301 382, tlj sauf lundi 10h-18h, 11h-18h le week-end, www.smb.spk-berlin.de
Museum für Ostasiatische Kunst de Cologne
Fondé en 1913, le Museum für Ostasiatische Kunst de Cologne fut le premier à réunir des œuvres d’art chinois, coréen et japonais en Allemagne. Si le point fort des collections permanentes reste l’art japonais, le musée fait la part belle aux collections privées de : Hans-Jürgen von Lochow pour les objets de culte en bronze et le mobilier chinois, Hans Wilhelm Siegel pour les céramiques, et Heinz Götze pour la calligraphie, sans oublier les laques, les paravents et les peintures. M. M.
- MUSEUM FÜR OSTASIATISCHE KUNST, Universitätsstraße 100, Cologne, tél. 49 221 940 5180, tlj sauf lundi 11h-17h, 11h-20h le jeudi, www.museenkoeln.de
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’art chinois en Europe
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : L’art chinois en Europe