Quinze ans après son inauguration, le Musée d’Orsay se prépare, pour cet automne, à une importante campagne de réaménagement d’un coût de 57 millions de francs : restauration, modification de l’accueil des visiteurs et redéploiement des salles d’exposition temporaire entraîneront la construction d’une nouvelle librairie.
PARIS - “Conçu au début des années quatre-vingt, Orsay marque le début des ‘musées modernes’ en France ; c’était un des premiers à offrir des services complémentaires au public : librairie, auditorium, restaurant, notamment... Il a un peu ‘essuyé les plâtres’ avec une fréquentation supérieure à toute attente, rendant difficile la circulation des visiteurs sous la marquise et dans les salles d’exposition temporaire”, explique Catherine Fragart, secrétaire générale d’un musée qui accueille en moyenne 2,5 millions de visiteurs par an. Conduit par l’architecte italienne, Gaë Aulenti, l’aménagement de l’ancienne gare semble être dépassé par son usage : “Les contraintes du bâtiment sont importantes, et il bénéficie en fait de peu de ‘coulisses’ techniques”, rajoute la secrétaire générale. L’exaspération du personnel face aux files d’attentes lors de l’exposition Millet–Van Gogh en 1998 avait montré l’urgence d’une redistribution des espaces, prévue depuis 1994, mais repoussée faute de financement. 57 millions de francs seront en effet nécessaires pour mener à bien le réaménagement.
Les salles d’exposition temporaire du rez-de-chaussée bénéficieront en premier lieu des travaux confiés à l’Atelier Repérages, spécialisé dans les aménagements muséographiques. Désormais coupé du sous-sol jugé incommode, l’espace, d’une superficie totale de 600 m2, récupérera les 300 m2 perdus en occupant la partie actuellement consacrée à la librairie. Celle-ci trouvera refuge dans la “Salle des colonnes”, où se trouvent aujourd’hui les caisses. Divisée en deux blocs vitrés, de part et d’autre du hall, reliés par une passerelle en verre, à 2,3 m du sol, qui fera office de carterie, la librairie sera la partie la plus visible du réaménagement. “La mezzanine est posée comme un meuble, tous les éléments massifs de la construction vont dans le sens du regard”, explique Aline Rispal en charge du projet. Cette dernière tient à respecter les volumes originels et ne pas interférer avec les décorations fin de siècle de Victor Laloux, classées comme l’ensemble du site.
C’est en terme de gestion des flux qu’a été repensée la marquise, l’imposante structure métallique en avant du bâtiment en pierre. Condamnées, les entrées en façade seront remplacées par quatre tambours latéraux, invitant les groupes à se diriger directement vers le sous-sol avant de pénétrer dans les salles. Le musée se réserve aussi la possibilité de scinder la marquise en deux lors d’expositions susceptibles d’attirer un large public. Au rez-de-chaussée, caisses et accueils seront mieux visibles et le “mobilier, refait dans une esthétique contemporaine, respecte les choix d’Aulenti”, précise Aline Rispal. L’architecte était d’ailleurs membre du jury du concours de rénovation. Autre volet de cette remise à neuf, l’ensemble des marquises actuellement soutenues par des échafaudages vont être démontées et restaurées pendant les travaux qui débuteront en octobre. D’ici février 2001, une entrée provisoire sera créée côté quais de Seine, permettant au musée de rester ouvert jusqu’à la fin des travaux prévue pour décembre 2001.
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L’adolescence du Musée d’Orsay
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°106 du 26 mai 2000, avec le titre suivant : L’adolescence du Musée d’Orsay