SAINT-SAVIN
Une crypte de l’abbaye romane inscrite au patrimoine mondial a été inondée lors de la crue de la fin mars.
Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne). Six départements du centre-ouest de la France étaient placés en vigilance orange pour risque de crue samedi 30 mars : après un épisode pluvieux exceptionnel, la Vienne et la Gartempe sont sorties de leur lit, occasionnant d’importants dégâts. Dans la commune de Saint-Savin, deux cryptes de l’abbaye du même nom ont ainsi été inondées. « La crypte Saint-Marin est régulièrement inondée, elle est en dessous du lit de la Gartempe et elle n’a pas de peintures. Mais voir de l’eau dans la seconde crypte, c’est très rare », indique Hugues Maillet, maire de la commune. Dans cette crypte dédiée aux saints Savin et Cyprien, l’eau est montée jusqu’à 50 cm, léchant les peintures murales du XIIe siècle.
Inscrite sur la Liste du patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1983, l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe est reconnue pour le cycle de peintures murales romanes qui orne son église abbatiale. Dans la crypte des saints Savin et Cyprien, le martyre des deux saints est représenté par un programme de peintures dans un état de conservation exceptionnel, contemporaines de celles de la nef. La crypte est fermée depuis une dizaine d’années, à la suite de l’apparition d’une pathologie bactérienne recouvrant les peintures d’un voile blanc, mais sans risque pour l’intégrité des œuvres. L’inondation du 30 mars pourrait cependant endommager durablement les peintures, dont les supports muraux sont gorgés d’eau.
L’abbaye a reçu la visite d’un conservateur du patrimoine de la direction régionale des Affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine le mardi 2 avril. Celui-ci préconise des études approfondies pour mesurer la pénétration de l’humidité. Le maire a d’ores et déjà sollicité deux entreprises spécialisées pour cette mission : « Nous attendons d’eux une conduite à suivre pour la suite, sur l’assèchement des murs. C’est une urgence », explique le maire.
La petite commune de 800 habitants, propriétaire de l’abbaye, compte également sur une aide de l’État pour financer ces études puis le chantier de conservation qui suivra. L’abbaye et son patrimoine peint inestimable ne sont pas assurés, mais pourraient bénéficier du fonds incitatif et partenarial (FIP) du ministère de la Culture. Celui-ci, destiné aux petites communes dépositaires d’un patrimoine important, pourrait financer jusqu’à 90 % des opérations.
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L’abbaye de Saint-Savin touchée par les inondations
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°631 du 12 avril 2024, avec le titre suivant : L’abbaye de Saint-Savin touchée par les inondations