ROME / ITALIE
Le secrétaire général assure depuis plus d’un an la direction par intérim de la Villa. Un statut quo inhabituel.
Les nominations à l’Académie de France à Rome ont toujours été compliquées. Cette fois encore le remplacement de Muriel Mayette qui n’avait pas été renouvelée en septembre 2018 au terme de son premier mandat semble embarrasser le gouvernement.
Cela faisait bien longtemps qu’un directeur n’avait pas été reconduit. Bruno Racine, Richard Peduzzi, Eric de Chassey avait tous effectué deux mandats. Il faut dire que Muriel Mayette ne s’était pas fait que des amis. A commencer par Claudia Ferrazzi, la secrétaire générale de l’époque qu’elle pousse à la démission à son arrivée. Mauvaise pioche, celle-ci se retrouve au cabinet d’Emmanuel Macron à l’Elysée où en tant que conseillère culture, elle est très impliquée …. dans les nominations.
Seul Frédéric Mitterrand n’était resté qu’un an, mais il avait une bonne raison, Nicolas Sarkozy l’avait nommé à la Rue de Valois. Son arrivée à la Villa avait d’ailleurs été précédée d’une bronca comme le milieu culturel les aime. Georges-Marc Benamou, alors conseiller de Nicolas Sarkozy s’était mis en tête que la Villa lui revenait. C’était sans compter sur Olivier Poivre d’Arvor, qui furieux d’avoir été évincé publie une lettre ouverte qui est suivie par une pétition. Pour calmer le jeu, l’Elysée nomme alors l’écrivain et réalisateur de télévision.
Après le refus de Muriel Mayette d’assurer l’intérim, la Rue de Vallois a confié les commandes de la Villa à Stéphane Gaillard, son secrétaire général. Un intérim qui se prolonge au point que l’intéressé lui-même commence à croire à ses chances et s’est porté candidat.
Sait-il pourquoi la nomination s’éternise ? « Non vraiment pas » répond-il avec un petit sourire. A l’époque, le ministère avait lié la procédure de recrutement « sur la base des orientations » définies par « une réflexion de fond sur l’avenir de la Villa » et plus largement sur le soutien de l’Etat aux résidences d’artistes. Un rapport en ce sens avait été demandé à un conseiller d’Etat aux premières loges puisqu’il s’agit de Thierry Tuot qui préside la Villa Médicis depuis 2011. Mais voilà, les conclusions de son rapport (non public) remis fin 2018 sont très critiquées dans le milieu.
Depuis c’est le statut quo, ou presque. Le ministre a demandé à Bruno Racine, de rendre un rapport sur le statut des artistes. Il est possible que son rapport aborde la question des résidences d’artiste.
Pendant ce temps, la vie suit son cours sur les hauteurs de Rome. Enfin pas tout à fait, il n’y a pas eu de pétitions de pensionnaires depuis le départ de Muriel Mayette. Un événement suffisamment rare pour être signalé, tant les pensionnaires ont pris l’habitude de manifester leur mécontentement. Il faut dire que Stéphane Gaillard a bien pris soin de les associer à la programmation de la Villa, en particulier celles des « Jeudis de la Villa ». « Et puis ils ont le sentiment que pour une fois, la Villa n’est pas au service de son directeur mais d’eux-mêmes » explique un habitué de l’Académie de France à Rome.
Une exposition sur les moulages, dont le commissariat a été confié à Jean-Luc Martinez le patron du Louvre et d’Elisabeth Le Breton, conservatrice au Louvre vient d’ouvrir et se tient jusqu’au 1er mars 2020.
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A la Villa Médicis, l’intérim de la direction se prolonge
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