Le Musée de l’Ermitage essaime en Europe.
AMSTERDAM - Avec deux expositions par an (de cinq mois chacune) dans son annexe hollandaise, le Musée de l’Ermitage espère attirer les foules à 1 500 kilomètres de distance. “Venise et la Venise du Nord”, “Icônes et fresques religieuses russes”, “Le style impérial en Russie, en France et en Allemagne”, “L’art français du XVIe au XVIIIe siècle”, “Les primitifs italiens et la Renaissance”, “L’art byzantin et post-byzantin”, “Les cultures de l’Asie centrale”, les thèmes ne manquent pas pour atteindre les 200 à 250 000 visiteurs annuels prévus. D’autant que sur chaque billet d’entrée, un dollar sera prélevé pour l’institution russe, “le dollar de l’Ermitage”. Le nouveau musée s’installera dans l’Amstelhof, un bâtiment édifié en 1683 sur les rives de l’Amstel, près de l’Opéra. L’Amsterdam Development Corporation devrait l’acquérir pour 20 millions de florins hollandais (près de 60 millions de francs), puis le louer à la Stichting Hermitage aan de Amstel (Fondation de l’Ermitage sur l’Amstel). Cette dernière a pour président le professeur Mikhail Piotrovsky, directeur du musée de Saint-Pétersbourg, et pour vice-président le principal instigateur du projet, Ernst Veen, directeur de la Stichting De Nieuwe Kerk (la fondation qui monte les expositions dans la Nouvelle Église sur la place du Dam).
L’Ermitage sur l’Amstel offrira aussi la possibilité à d’autres institutions russes, comme le Musée national, de prêter des expositions par l’intermédiaire de l’Ermitage. Financés à part égale par la municipalité d’Amsterdam, la province de Hollande du Nord, le gouvernement néerlandais (ministères de la Culture et de l’Économie) et un sponsor commercial, la transformation de l’Amstelhof et le lancement du musée coûteront 80 millions de florins (240 millions de francs). Estimés à 11 millions de florins par an, les frais de gestion devraient être couverts à hauteur de 7 millions par les entrées et les achats des visiteurs, la différence devant être apportée par le mécénat, sans qu’aucun financement public n’intervienne. L’Ermitage espère retirer de l’opération 250 000 dollars (15 millions de francs) par an – ses frais seront également payés par la fondation néerlandaise – et envisage par ailleurs d’ouvrir une annexe à Londres. Des pourparlers sont en cours avec le Somerset House Trust qui louerait un espace pour une exposition tournante d’œuvres du musée de Saint-Pétersbourg. Mais il s’agit d’un programme beaucoup plus modeste que celui de l’Ermitage sur l’Amstel.
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La Russie sur l’Amstel... et la Tamise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°93 du 19 novembre 1999, avec le titre suivant : La Russie sur l’Amstel... et la Tamise