À la recherche de la figure idéale L’Europe de l’avant-garde part II

Modigliani au Musée du Luxembourg Retours sur la peinture du début du XXe siècle

Le Journal des Arts

Le 27 septembre 2002 - 756 mots

Parallèlement aux expositions « Matisse-Picasso » et « Max Beckmann », la rentrée propose de nombreuses occasions
de revenir sur les grandes heures de la peinture moderne. « Christian Schad » à Paris ou les « Avant-gardes au Danemark » sont quelques-unes des manifestations qui ont retenu notre attention.

L’ami de Max Beckmann
Écrivain et commissaire d’exposition, Stephan Lackner (1910-2000) fut un proche de Max Beckmann qu’il a rencontré à Paris en 1933 et collectionné avec passion. Protagoniste en 1938 de l’exposition “20th Century German Art”, qui répondait et protestait à l’organisation de “L’art dégénéré”, Stephan Lackner est une figure de la résistance anti-nazi. Émigré aux États-Unis en 1939, c’est sous l’uniforme américain qu’il retourne se battre en Allemagne. De son amitié avec Max Beckmann reste un portrait de lui réalisé par le peintre en 1939 et de nombreux documents. Le tout est à découvrir grâce au Goethe-Institut, qui prolonge à la galerie Condé l’exposition “Max Beckmann” du Centre Georges-Pompidou.
- STEPHAN LACKNER – L’AMI
DE MAX BECKMANN, jusqu’au 31 octobre, galerie Condé,
31 rue de Condé, 75006 Paris, tél. 01 40 46 69 61,
tlj sauf samedi et dimanche, 12h-20h.

Des années sombres
Le Berlin des avant-gardes mais aussi celui des cabarets et de la nuit constitue l’horizon de référence d’une large partie de l’œuvre de Christian Schad (1894-1982). À partir du 5 novembre, le Musée Maillol à Paris permettra au public français de revenir sur cette œuvre complexe qui débute par les provocations du Dadaïsme et un usage hors norme de la photographie, avant de se diriger après la Première Guerre Mondiale vers la Nouvelle Objectivité. Le courant, qui correspond au mouvement européen général de retour au réalisme, compte dans ses rangs Otto Dix, George Grosz, Henrich Maria Dravinghausen ou Karl Hubbuch. Jetant un regard impitoyable et cru sur la société allemande de l’entre-deux-guerres, Schad adopte alors une facture froide et distanciée propre à semer le trouble chez le spectateur. C’est justement sur ces années, période majeure du peintre, que se focalisera l’exposition qui regroupe de nombreuses toiles et dessins.
- CHRISTIAN SCHAD, du 5 novembre au 14 février 2003, Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, 75007 Paris, tél. 01 42 22 59 58, tlj sauf mardi, 11h-18h, www.museemaillol.com

Die Brücke voyage en Allemagne
Au tout début du XXe siècle, en 1905, la fondation de Die Brücke à Dresde fut un véritable coup face à l’académisme ambiant. La spontanéité, le dynamisme et le dépassement des règles figurent parmi les moyens mis en œuvre par les peintres de Die Brücke dans leur lutte contre les conventions “bourgeoises” de l’art. Expression d’une nouvelle sensibilité, le mouvement a compté dans ses rangs Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Karl Schmidt-Rottluf, Fritz Bleyl, Max Pechstein, Emil Nolde ou encore Cuno Amiet, et s’est poursuivi jusqu’en 1913. En 1910, le centre d’activité de Die Brücke se déplace vers Berlin. C’est dans la métropole que le contact avec les autres avant-gardes s’opère. Témoin de cette aventure, le Brücke Museum de Berlin a prêté 178 pièces, soit une large partie de sa collection, au Kunstmuseum de Bonn. Jusqu’au 23 février 2003, Bonn redeviendrait-elle pour un temps la capitale de l’Allemagne ?
- DIE BRÜCKE, CHEFS-D’ŒUVRE DU BRÜCKE MUSEUM DE BERLIN, jusqu’au 23 février, Kunstmuseum, Museumsmeile, Friedrich-Ebert-Allee 2, 53113 Bonn, tél. 49 228 776260, tlj sauf lundi, 10h-18h, mercredi 10h-21h, www.bonn.de/kunstmuseum

L’avant-garde au Danemark
Dans les années précédant la Première Guerre mondiale et pendant toute la durée du conflit, la scène artistique de Copenhague a fait l’expérience des avant-gardes. Pendant une dizaine d’années, la capitale danoise est en effet, à travers les collections qu’elle accueille, un condensé des recherches picturales les plus avancées. Pour revenir sur cette histoire, le Musée national du Danemark (Statens Museum for Kunst, SMK) a décidé de réunir quelques-uns des chefs-d’œuvre qui, pendant cette période, ont fait entrer le pays au sein de l’avant-garde internationale. Au total, 67 œuvres de Picasso, Kandinsky, Severini ou Boccioni, représentants des principaux courants dominants de l’époque, côtoient des pièces réalisées par des artistes danois. Vilhelm Lundstrøm, Harald Giersing et Jais Nielsen figurent parmi ceux qui marchèrent dans les pas du cubisme et du futurisme. Pour embrasser les grandes thématiques propres à la modernité du début du XXe siècle, l’exposition a été organisée en huit parties : la ville, la guerre, les sports, la danse, le cirque, les natures mortes, l’homme, et la nature de l’art.

- L’AVANT-GARDE AU DANEMARK ET L’ART EUROPÉEN 1909-1919, jusqu’au 19 janvier 2003, Statens Museum for Kunst, Sølvgade 48-50, Copenhague, Danemark, tél. 45 3374 8494, tlj sauf lundi, 10h-17h, mercredi, 10h-20h, www.smk.dk

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°155 du 27 septembre 2002, avec le titre suivant : À la recherche de la figure idéale L’Europe de l’avant-garde part II

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