ROME / ITALIE
ROME (ITALIE) [27.01.16] - Plusieurs statues et tableaux représentant des « nus » des musées capitolins ont été cachés derrière des panneaux pour ne pas heurter le président iranien Hassan Rohani, pour sa première visite dans la capitale italienne. L’affaire fait scandale en Italie.
La visite d’Hassan Rohani à Rome, qui a permis la signature d’accords commerciaux de près de 17 milliards d’euros prend un tour particulier : pour ne pas choquer le président iranien, une dizaine d’œuvres auraient ainsi été recouvertes, lors de sa venue au Capitole. Au nombre des nus rhabillés pour l’occasion figurent certains fleurons du musée, célèbres dans le monde entier, telles que la Vénus capitoline ou la toile représentant l’Enlèvement des sabines de Pietro da Cortona.
Polémique en Italie
Les réactions ne se sont pas fait attendre, en Italie d’abord, où la quasi totalité des partis a pris position, en accusant Matteo Renzi.
Giorgia Meloni, présidente de Fratelli d’Italia, dénonce l’« indécent niveau de soumission culturelle de la gauche ». Gianluca Peciola, de Sinistra ecologia Libertà, y voit « une honte pour l’art et la culture entendus comme concepts universels ». Il a même lancé une pétition pour exhorter Matteo Renzi à s’expliquer sur les raisons de cette mesure (sur le site www.change.org).
Pour l’instant, Matteo Renzi ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, mais nul doute que vu l’ampleur de la polémique, reprise par ailleurs dans tous les médias du monde, il y sera amené prochainement.
Hassan Rouhani a, en revanche, affirmé lors d’une conférence de presse, ce matin, qu’il « n’y avait pas eu de contacts avec l’Italie sur ce sujet » et qu’il tenait à souligner « l’hospitalité » de l’Italie « qui met tout en œuvre pour mettre à l’aise ses hôtes ».
C’est en fait le service du protocole de la République italienne qui aurait pris cette initiative, comme lorsque cela avait déjà été le cas lors de la visite du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al Nahyan, à Florence en octobre 2015 : l’une des œuvres Gazing Ball de Jeff Koons avait alors disparu derrière un paravent recouvert d’un papier à fleurs de lys.
Les panneaux sont désormais enlevés. Et, ce matin, avant de quitter l’Italie pour la France, la visite officielle du président iranien, s’achève par une visite au Colisée : un choix probablement moins périlleux.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La polémique sur les statues nues camouflées pour la visite du président iranien enfle en Italie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Le Président iranien Hassan Rohani (prononcé Rouhani en persan) avec le Pape François au Vatican lors de sa visite à Rome, le 26 janvier 2016 © photo Pool / Iranian Presidency / ANADOLU AGENCY / AFP
La Vénus Capitoline, 1963 cm, d’après Praxitèle (IVe siècle av. JC.), Musée du Capitole, Rome © Photo Rosemania - 2010 - Licence CC BY 2.0