NEW YORK - Selon le tribunal, la valeur des tableaux, gravures, photos et dessins, s’élève à 390,9 millions de dollars (2 315 millions de francs), au lieu des 95 millions (environ 562 millions de francs) annoncés par la Fondation.
Quant à celle de l’ensemble, qui comprend des titres et des biens immobiliers, elle est en fait de 509,9 millions de dollars (environ 3?000 millions de francs) et non pas de 220 millions (environ 1300 millions de francs). Le tribunal de Manhattan chargé des successions tranche ainsi le litige qui opposait la Fondation à Edward W. Hayes, conseiller juridique de la succession Warhol, celui-ci soutenant que l’estimation basse effectuée par la fondation l’avait privé des honoraires auxquels il estime avoir droit.
En avril 1992, Edward Hayes, avocat chargé de la succession Warhol, avait demandé 14 millions de dollars d’honoraires à la fondation Andy Warhol – sa rémunération était fixée à 2 % de la valeur d’une succession qu’il estimait à plus de 600 millions de dollars. M. Hayes accusait la Fondation d’avoir faussé les comptes en appliquant la méthode d’évaluation du "blockage discount" (vente en bloc). Il a touché à ce jour 4,8 millions de dollars (environ 28 millions de francs) et en réclame encore 12. Un jugement séparé déterminera la somme qui lui sera finalement versée.
Christie’s a sous-estimé la valeur réelle de la succession ?
La méthode adoptée par Christie’s, maison chargée de l’évaluation par la fondation, a été mise en cause à l’occasion du litige. Christie’s s’est en effet basé sur l’hypothèse d’une vente en bloc de toutes les œuvres, qui aurait eu pour conséquence une chute des cotes. Sur cette base, les tableaux ont été estimés à un tiers de leur valeur, et les dessins, gravures et photos à un huitième , selon la justice. Les experts cités par Hayes ont procédé à une évaluation en fonction des prix atteints par les œuvres de Warhol dans des ventes privées ou aux enchères. La succession Warhol comprend 768 tableaux, 19 000 gravures, plus de 66 000 photos et environ 5 000 dessins. Les juges ont par ailleurs mis en cause Archibald L. Gilles, président de la Fondation, à qui ils reprochent d’avoir eu des discussions avec Christie’s au sujet de la future vente des œuvres alors que l’expertise était en cours.
Le verdict devrait avoir pour effet secondaire d’augmenter les versements de la fondation à des œuvres de bienfaisance, puisque la loi de l’État de New York lui impose d’y consacrer chaque année 5 % de son actif.
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La justice réévalue la succession Andy Warhol
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : La justice réévalue la succession Andy Warhol