La battante - Samantha Sellem

GALERISTE - « Je suis une machine de guerre. Je ne m’arrête jamais, par peur de m’ennuyer », mais une machine de guerre « qui n’aime pas le conflit », tempère Samantha Sellem, galeriste à Saint-Germain-des-Prés. La galerie est à l’image de sa fondatrice : un espace modeste mais pourvue d’une grande ambition. Adolescente introvertie, la future galeriste vient à l’art par la lecture et la critique d’art. Si sa maman s’inquiète d’abord de voir les livres envahir les murs de sa chambre, les reproductions d’art glissées dans les livres de son professeur de français vont germer dans le cœur et l’esprit de la jeune femme. Après un court passage en fac de lettres, des petits jobs qui lui font découvrir (et aimer) la vente, Samantha Sellem s’inscrit à l’Icart et rencontre son futur mari, le galeriste Olivier Vanuxem, lors d’un stage chez Francis Briest. « Lorsque j’ai ouvert ma galerie, mon père m’a dit : “C’est très bien. Tu vas t’amuser deux ou trois ans, puis tu iras travailler”. » Mais c’était sans compter sur la passion, l’indépendance et l’opiniâtreté de sa fille, qui va se battre et « grandir avec sa galerie », jusqu’à lui donner une « âme » : celle d’une galerie d’art contemporain où les collectionneurs trouvent des œuvres de vrais artistes, difficiles mais exigeants, à l’instar de Vladimir Velikovic « qui [lui a] tant appris sur [son] métier et sur l’art ». Aujourd’hui, Samantha Sellem poursuit sa route « en allant vers les années 1950-1980 » pour faire découvrir les périodes moins connues d’Erró, de Martial Raysse… Par amour de la recherche. Et de l’art.