La bataille de Solférino

Le Journal des Arts

Le 21 janvier 2000 - 365 mots

À peine inaugurée, la passerelle de Solférino, qui relie le jardin des Tuileries au Musée d’Orsay, avait été fermée au public pour une durée indéterminée, en raison « des dangers pour les usagers » (lire le JdA n° 96, 7 janvier). Le 15 décembre, lors de l’inauguration – boudée par le maire Jean Tiberi –, des vibrations avaient été ressenties et son revêtement avait été jugé glissant. Financée par l’État, cette passerelle devait être remise à la Ville de Paris, laquelle refuse pour l’instant d’en assumer la charge. L’architecte Marc Mimram répond à ces critiques.

PARIS - “Le revêtement de la passerelle a été conçu dans un bois exotique, exactement comme celui de la passerelle Debilly, devant le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, et celui de la passerelle des Arts, devant l’Institut”, se défend Marc Mimram. “Évidemment, si l’on n’entretient pas une passerelle, ou tout autre ouvrage de ce type, en la couvrant de sable lorsqu’il gèle, alors oui, il y a toutes les chances pour qu’elle soit glissante. Or M. Tiberi, en refusant de réceptionner la passerelle de Solférino qui, aux termes d’une convention entre la Ville et l’État, revenait à la Ville de Paris dès la fin des travaux, refuse en même temps son entretien, ce qui forcément présente des risques”. Quant aux vibrations, “c’est un phénomène que l’on peut ressentir quand une masse de gens se déplacent dans le même sens – comme lors de l’inauguration – et non en se croisant, comme d’habitude sur un pont”.

“Ce problème d’inconfort ne présente au demeurant aucun risque. Nous avons procédé à tous les tests de sécurité possibles, y compris de glissance. L’ouvrage est parfaitement sûr”, a précisé l’architecte. “Cependant, je vais profiter de la fermeture demandée par la Préfecture de police pour régler ce phénomène de vibration et pour éventuellement mettre des bandes antidérapantes sur le platelage.” Mais la Mairie de Paris ne l’entend pas de cette oreille : “Nous n’acceptons pas la propriété de cette passerelle tant que les conditions de sécurité ne seront pas remplies”. Les services municipaux ont perfidement ajouté que les passerelles Debilly et des Arts ne présentent pas de pente, contrairement à celle de Solférino.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°97 du 21 janvier 2000, avec le titre suivant : La bataille de Solférino

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