Joséphine Matamoros - La militante

En attendant, avec l’exposition de l’artiste catalan Riera i Aragó, la directrice clôt une période de vingt-cinq années passées à la tête de cette institution en établissant une dernière programmation en référence à sa terre catalane. Car la conscience du territoire chez elle est aiguë. Son combat pour la reconnaissance de sa langue et de sa culture a forgé l’itinéraire de l’enfant d’immigré espagnol rouge qu’elle fut quand elle arriva à 7 ans à Perpignan avant de poursuivre son enseignement secondaire à Céret, puis de gagner Paris pour achever ses études. 

Sa naissance sous le joug de l’Espagne franquiste et son enfance passée dans les Albères auprès d’un père berger, comme les effluves libertaires de mai 1968 ou l’ébullition intellectuelle et artistique qui suivit la mort de Franco et jalonna ensuite les années Lang, ont été décisives dans la construction de cette militante et bâtisseuse dans l’âme. Et ce, aussi bien dans ses luttes féministes que dans ses liens avec les artistes, notamment ceux de Support-Surface, ou dans sa direction du musée de la petite ville de Céret. Musée aux fabuleuses collections qu’elle a intégré en peu d’années, avec son équipe et la complicité d’élus, dans le réseau international des musées d’art moderne et contemporain.