Jean-Paul Marcheschi

Des pages au format A4 assemblées en de vastes panoramas, des kilomètres d’écriture rongés par la brûlure des flammes : tel est le décor qui saisit en entrant dans l’univers de Jean-Paul Marcheschi. Né à Bastia en 1951, l’artiste accueille le visiteur dans la pénombre de son atelier du Ier arrondissement parisien, où il travaille à l’élaboration d’œuvres crépusculaires.
Diplômé de lettres et d’histoire de l’art, nourri à la littérature de Dante et de Garcia Lorca, Marcheschi utilise exclusivement le feu, les coulures de cire, les traces de cendre, le noir de la fumée, en se livrant à une sorte de dripping. Son rapport à l’art est extrêmement physique, son corps entier participe à ses
créations, le flambeau n’en est que le prolongement.
L’idée de ces « pinceaux de feu » lui est venue du récit d’un ami revenant de Stromboli, en 1984. À l’entendre raconter son parcours, l’homme se révèle habité par son œuvre qui en appelle à la destruction, à la mort, mais aussi à la lumière et à la mémoire.
Marcheschi écrit beaucoup. Jour et nuit, d’une manière « obsessionnelle, presque automatique ». L’artiste ne fait pas beaucoup parler de lui, mais travaille sans relâche. Après une exposition qui s’achève à Rodez, il honorera une commande publique pour une station du métro de Toulouse, qui sera inaugurée en 2007. Son agenda est plein jusqu’en 2013.