L’an dernier la collection Dray a défrayé la chronique avec un produit de 59,7 millions d’euros chez Christie’s. Quelle fut l’influence de cette vente sur le marché ?
Comme celle de Pierre Hebey en 1999 ou Lagerfeld en 2003, de telles ventes sont très importantes car elles génèrent de nouveaux collectionneurs. Sur ceux qui se lancent grâce à la médiatisation et à l’effet collection, en moyenne seule une moitié continuera à acheter, mais le reste ne suivra pas. Ces dispersions permettent aussi de reprendre contact avec les amateurs, voire leur donner envie aussi de vendre leur collection.
Pourtant, peu d’objets de qualité sont depuis passés sur le marché.
Il ne peut pas y avoir l’équivalent d’une seconde vente Dray dans la foulée. Mais on a tous très bien travaillé sans avoir d’objets leader dans nos ventes. De tous les achats que les marchands ont pu faire dans la vente Dray, tous sont depuis revendus.
Escomptez-vous encore des progressions de prix sur l’Art déco ?
Il y en aura toujours, du fait de la raréfaction. Il ne reste aujourd’hui qu’une dizaine de collections entières, comme celle de Pierre Hebey. Mais on n’obtiendra pas un million d’euros sur une pièce qui n’en vaut que 200 000 euros. Les objets moyens ne sont plus surpayés.
Y a-t-il un créateur incontournable et insubmersible ?
Jacques-Émile Ruhlmann reste la référence, mais surtout pour ses beaux meubles. C’est le nom générique de l’Art déco et beaucoup de collectionneurs commencent en achetant du Ruhlmann. Ce créateur avait choisi l’excellence, et c’est la raison pour laquelle on l’appelle le Riesener du XXe siècle. Il allait jusqu’à mettre cinq épaisseurs de placage sur ses meubles, qui de fait étaient les plus chers de son époque en prix de revient.
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Jean-Marcel Camard : « Les objets moyens ne sont plus surpayés »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°264 du 7 septembre 2007, avec le titre suivant : Jean-Marcel Camard : « Les objets moyens ne sont plus surpayés »